Les photojournalistes professionnels ont jusqu’au 14 juin 2022 pour concourir à la 12ème édition du Visa d’or humanitaire du CICR. Cette année, la thématique s’intéresse au sort des plus vulnérables : les déplacés, réfugiés ou exilés. Doté de 8000 euros, le Visa d’or humanitaire du CICR sera remis au lauréat au cours de la 33ème édition de Visa pour l’Image à Perpignan en septembre prochain.

Pour illustrer cette thématique, nous sommes allés dans les archives photos et vidéos du CICR pour proposer une sélection de cinq photos mettant en lumière l’extrême précarité dans laquelle réfugiés, déplacés et migrants se retrouvent après avoir quitté leur foyer.

1. Amérique du sud : migrer par nécessité


Migrants vénézuéliens. Sur la route entre Tumbes et Lago Agrio (Equateur). Moya Choy et Jesus Enrique (CICR), 30 novembre 2018.

Depuis plusieurs années, au Venezuela, les besoins humanitaires sont croissants. Les crises politique, économique et sociale entraînent notamment une détérioration des services de base ce qui poussent nombre de personnes à choisir de migrer par nécessité.

2. Nigéria : d’autres peines s’ajoutent à celle de fuir son foyer

État de Borno, Monguno, camp pour personnes déplacées. Une mère parle avec un volontaire de la Croix-Rouge du Nigéria en charge du rétablissement des liens familiaux. Samuel Smith (CICR), 29 août 2019.

Cette femme a fui son village il y a quatre ans avec son mari et ses quatre enfants. La famille a fait le voyage jusqu’à Monguno à pied. Ils ont dormi à la belle étoile jusqu’à ce que le CICR leur remette des bâches et des nattes pour construire un abri de fortune. Kaltum a appris par d’autres résidents du camp de déplacés que certaines personnes avaient retrouvé des membres de leur famille disparus par l’intermédiaire de la Croix-Rouge. Sa fille de 14 ans a été enlevée il y a huit ans. « Je ne peux pas décrire la douleur, je dors à peine. J’ai perdu beaucoup de poids à cause du stress et du désespoir » explique-elle, avant de poursuivre : « Mais je sens dans mon cœur que ma fille est encore en vie, j’ai encore de l’espoir ». En 2019, le CICR avait ouvert près de 22 000 dossiers de recherche en cours au Nigéria, ce qui en fait le plus grand nombre de personnes portées disparues enregistrées auprès du CICR dans le monde. Plus de la moitié d’entre eux étaient mineurs au moment de leur disparition.

3. Syrie : les besoins sont immenses, à commencer l’eau, la nourriture et le sommeil

Camp pour les déplacés d’Al-Hol (Nord-Est de la Syrie). Ces deux enfants dorment profondément. Leurs mères sont à proximité, espérant que l’attente pour obtenir une tente cessera bientôt. Ali Youssef (CICR), 12 mars 2019.

Ces deux enfants dorment profondément. Ils sont épuisés du très long et périlleux voyage qu’ils ont entrepris pour arriver jusqu’au camp. A leur arrivée, les familles sont enregistrées et recoivent des tentes. Elles ont faim, ayant souvent très peu mangé en chemin. Les mères demandent de l’eau et de la nourriture pour leurs enfants. Elles reçoivent des repas chauds et de l’eau en bouteille, préparés collectivement par le CICR et le Croissant-Rouge Arabe syrien. Certains enfants sont fatigués, dormant sur le sol, pendant que d’autres courent et jouent avec des enfants qu’ils viennent de rencontrer.

4. République démocratique du Congo : les catastrophes naturelles aussi imposent des déplacements massifs de population

Province du Nord-Kivu, Goma. Les personnes ayant fui l’éruption du volcan Niyaragongo ont souvent tout perdu. Dans la localité de Minova, le CICR a distribué de la nourriture et des biens essentiels à 15 000 personnes déplacées le 12 juin 2021. Ley Uwera (CICR), 28 mai 2021.

Le 22 mai 2021, dans l’est de la République démocratique du Congo, l’éruption du volcan Niyaragongo chasse des milliers de personnes de chez elles : « Ils ont besoin d’eau, d’abris, de matériel de première nécessité et d’hygiène, ainsi que de nourriture. En deux jours, près de 550 enfants ont été séparés de leurs familles dans les mouvements de population qui ont suivi l’éruption ». Sur le terrain, les défis sont énormes. Cette crise vient accentuer les besoins humanitaires préexistants liés aux conflits et violences et laissent craindre des épidémies. Les équipes de la Croix-Rouge de la République démocratique du Congo (CRRDC) et du CICR adaptent leur réponse afin de continuer à réunir les familles séparées, à soutenir les centres de santé dans les zones les plus reculées, à distribuer des vivres et des kits d’hygiène aux plus vulnérables.

5. Ukraine : fuir sans savoir quand revenir

Sumy. Le CICR et la Société de la Croix-Rouge d’Ukraine facilitent l’évacuation en toute sécurité de civils. Volodymyrovych Malyuk Serhiy (CICR), 15 mars 2022. 

Le 15 mars dernier, le CICR et la Croix-Rouge ukrainienne ont contribué à faciliter le passage en toute sécurité de milliers de civils hors de la ville de Soumy. Deux convois d’au moins 80 bus partant de Soumy et à destination de Lubny ont pu se  faire.