En 2021, 1,76 million de personnes avaient besoin d’assistance en matière de santé au Mali selon l’ONU. Dans ce contexte, le CICR travaille à renforcer l’accès aux soins de santé et à adapter l’aide médicale à un contexte de conflit.

Ces dernières années, les besoins d’assistance en santé ont augmenté de manière significative au Mali. L’appui du CICR aux structures de santé dans les régions de Mopti, Ségou, Tombouctou, Taoudéni, Ménaka, Gao et Kidal se déroule souvent dans des conditions difficiles.

Dans ces régions, l’organisation fait tout ce qui est possible pour soutenir au mieux les populations à travers plusieurs programmes comme l’accès aux soins de santé primaire, la formation aux premiers secours, le soutien psychosocial.

Au regard de la singularité de son mandat, le CICR travaille également à soutenir les personnes ayant perdu un ou plusieurs membres, à s’assurer de l’accès aux soins dans les lieux de détention et enfin, compte dans son personnel des chirurgiens formés à la chirurgie de guerre.

La santé primaire pour préserver les populations vulnérables

En collaboration avec des structures de santé à travers le pays, il s’emploie à améliorer l’accès aux soins de santé de base pour les populations vulnérables. C’est le cas d’Asma. Elle a été suivie et a accouché au centre de santé communautaire d’Anderaboukan, soutenu par le CICR.

«  Je remercie les sages-femmes qui m’ont soutenue tout au long de ma grossesse. Elles ont procédé à ma prise en charge médicale et m’ont donné les médicaments dont j’avais besoin.  »

En 2021, le CICR a apporté son soutien à 23 structures de santé à travers le Mali. Grâce à ce soutien, ce sont 113  000 personnes qui ont pu être soignées et 23 000 personnes qui ont été vaccinées contre le Covid-19.

Les armes à feu et les engins explosifs improvisés, un fléau qui sévit au Mali

Posés dans les zones d’habitation ou sur les voies de passage, les engins explosifs improvisés constituent une réelle menace pour les populations. Ils restreignent la libre circulation des personnes, limitent l’accès aux services sociaux et aux moyens de subsistance.

Au quotidien, dans l’exercice de leur fonction, agriculteurs et éleveurs prennent des risques en se déplaçant.

Dans les hôpitaux soutenus par le CICR à Gao et à Mopti, ainsi que dans le centre de référence de Kidal, le CICR travaille à limiter les conséquences des blessures par armes à feu ou faisant suite à l’explosition d’engins improvisés.

Pour ceux qui survivent, il faut souvent réapprendre à vivre autrement. Le CICR les accompagne à vivre avec leur handicap et à accepter cette nouvelle réalité dans différents centres présents à Bamako, Tombouctou, Gao et Mopti.

Idrissa, membre de l’association des personnes handicapées de Mopti et bénéficie du programme de réadaptation physique du CICR. Avant l’ouverture du centre orthopédique de Mopti en 2020, il devait aller jusqu’à Bamako pour faire changer sa prothèse. Mais ce voyage représentait un coût conséquent pour lui. Désormais, c’est de l’histoire ancienne pour Idrissa qui peut se rendre au centre orthopédique qui se trouve près de chez lui, à Mopti.

En 2021, grâce ce programme déployé à travers tout le pays, 39  000 blessés par armes à feu ou engins explosifs, ont pu bénéficier de prothèses, d’orthèses, de séances de physiothérapie et de réadaptation physique.

Les premiers secours sauvent des vies

« En zone de conflit, l’accès aux soins n’est pas toujours facile pour les communautés. Savoir arrêter une hémorragie ou immobiliser un membre peut sauver des vies avant une prise en charge adaptée. »

«  En cas d’urgence, d’accidents dans la famille, il faut savoir réagir. Une fois, je me souviens, nous ne savions pas comment immobiliser la jambe fracturée d’un de nos enfants  », confie Aknan Wallet Assaguid, la présidente des femmes du village d’Emnaguil, région de Gao.

En collaboration avec la Croix-Rouge malienne, 1 421 personnes ont été formées aux premiers secours, dont 800 porteurs d’armes, 505 chefs communautaires et 116 agents de santé.

Un soutien psychologique pour les victimes de violence

Après les affrontements, les survivants de violence gardent des séquelles, souvent silencieuses et invisibles.

En 2021, plus de 1 300 personnes ont bénéficié de soutien psychologique.

Pour permettre aux soignants maliens d’adapter leurs compétences à la chirurgie de guerre, un stage a été proposé à une vingtaine de praticiens en 2021.

Au Mali comme dans d’autres zones de conflit, le CICR met un point d’honneur à faire tout son possible pour permettre à tous d’avoir accès aux soins de santé de base, conformément aux normes universellement reconnues. En 2021, en collaboration avec la Croix-Rouge malienne, le CICR a apporté une assistance médicale à environ 200 000 personnes.