Les progrès réalisés en matière de santé maternelle et infantile risquent d’être perdus si la communauté internationale ne se mobilise pas pour soutenir les infrastructures publiques chancelantes de l’Afghanistan, a averti Peter Maurer, président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), avant la tenue de la conférence de haut niveau organisée pour lever des fonds en soutien à l’action humanitaire menée en Afghanistan en 2022.

« Vu le taux élevé de mortalité maternelle dans le pays, il est particulièrement important que les femmes enceintes et les nouveau-nés puissent bénéficier des services spécialisés offerts dans les hôpitaux soutenus par le CICR, notamment dans le domaine de la santé maternelle et des soins prénataux/néonataux », rappelle Peter Maurer.

Notre priorité reste de soutenir le système de santé en Afghanistan, mais la communauté internationale doit accroître son soutien, car les organisations humanitaires ne peuvent pas se substituer à un service public opérationnel, ni couvrir intégralement les besoins de la population afghane.

La crise bancaire et de liquidités qui frappe le pays prive les établissements de santé publique des fonds nécessaires pour payer les salaires du personnel, les frais de fonctionnement, les médicaments et le carburant des ambulances. Pour pallier ce besoin, le CICR a lancé en novembre 2021 un projet visant à apporter un soutien technique et financer à 33 hôpitaux et à leur personnel afin d’assurer l’accès à des soins médicaux gratuits.

Pour sa part, le CICR lance aujourd’hui un appel pour une rallonge budgétaire d’environ 52 millions d’euros, qui portera son budget opérationnel total pour l’Afghanistan à quelque 196 millions d’euros.

Le projet de « résilience hospitalière » avait été mis sur pied pour soutenir initialement 18 hôpitaux sur une période de six mois, mais le CICR l’a depuis étendu à 33 établissements au total, dont huit hôpitaux universitaires qui forment chaque année des milliers de professionnels de la santé, hommes et femmes. Ce projet permet aujourd’hui d’assurer le versement des salaires de près de 10 000 membres du personnel de santé et de couvrir les dépenses en médicaments et les frais de fonctionnement des hôpitaux.

Grâce à ce budget total, le CICR pourra :

  • continuer à soutenir les hôpitaux et le personnel de santé jusqu’à fin 2022 à travers le projet de résilience hospitalière, permettant ainsi d’assurer quelque 750 000 consultations par mois ;
  • étendre ses activités de protection et d’assistance dans les lieux de détention, notamment en leur fournissant de la nourriture pour environ 10 000 détenus et en apportant aux autorités pénitentiaires le soutien technique nécessaire à la gestion de la chaîne d’approvisionnement alimentaire et de la nutrition ;
  • continuer à assurer les soins dispensés dans sept établissements de réadaptation/orthopédie à Kaboul, Jalalabad, Gulbahar, Faizabad, Mazar-i-Sharif, Hérat et Lashkar Gah ;
  • soutenir les moyens de subsistance de ménages vulnérables, notamment de ménages tenus par des femmes, par le biais d’aides en espèces et d’un soutien direct aux agriculteurs ;
  • améliorer l’accès à l’eau en réparant des pompes manuelles, en construisant ou en rénovant des châteaux d’eau et des réseaux d’approvisionnement, et/ou en donnant du carburant, des équipements, des consommables et des pièces détachées ; aider les familles dispersées à se retrouver grâce au Rétablissement des liens familiaux.

Le CICR vient en aide à la population afghane depuis plus de 30 ans et mène des activités dans tout le pays, en collaboration avec le Croissant-Rouge afghan. Actuellement, 1800 personnes travaillent pour le CICR dans le pays qui s’emploient à fournir une assistance humanitaire dans divers domaines, comme les soins de santé, les services de réadaptation physique, les activités de protection, l’eau et l’assainissement, et la sécurité économique. Les équipes sont présentes à Khost, Hérat, Lashkar Gah, Kandahar, Kaboul, Mazar-i-Sharif, Kunduz, Faizabad, Jalalabad, Ghazni et Bakwa.