La semaine aura été très dure avec l’aggravation soudaine et brutale du conflit en Ukraine. En réponse à la détresse de la population du pays, un immense élan de solidarité et une mobilisation de tout le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge se sont mis en place. Intermédiaire neutre dans les conflits armés, le CICR, entre montée en puissance opérationnelle et appels au respect du droit international humanitaire, tente de s’adapter à l’évolution du conflit.

Le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge s’est mobilisé dans son intégralité dès le début de la semaine. En Ukraine, Croix-Rouge nationale et CICR, entravés les premiers jours dans leurs mouvements en raison de la soudaineté et de l’intensité des combats, augmentent depuis leurs capacités opérationnelles. Les volontaires de la Croix-Rouge ukrainienne font montre d’une mobilisation et d’un courage sans faille, tandis que le CICR, après huit années à assister les populations du Donbass de part et d’autre de la ligne de contact, renforce ses capacités à l’échelle désormais de tout le pays.

En Ukraine

Là où cela est possible, le CICR a pu opérer dans le sud, à Marioupol en distribuant notamment des vivres et de l’eau à 4000 personnes contraintes de fuir leur habitation en raison de l’intensité des combats. En parallèle, toujours à Marioupol où la situation continue de se dégrader, des kits de secours médicaux ont pu être livrés à des structures santé.

Dans le Donbass, le CICR continue d’assurer l’approvisionnement en eau des populations à Donetsk et Lougansk. A Kiev, la priorité demeure les hôpitaux avec la livraison de kits blessés de guerre pour le traitement de polytraumatisés, brûlés et blessés par balle. Deux hôpitaux, dont un spécialisé en traumatologie, sont prioritaires. Cette opération reçoit le concours de Médecins sans frontières et de la Croix-Rouge ukrainienne.

Renforcement des capacités opérationnelles du CICR

Le CICR poursuit le renforcement de ses capacités opérationnelles, avec notamment l’arrivée en Ukraine de personnels supplémentaires y compris médicaux et paramédicaux. Les conséquences humanitaires continuent de se dégrader avec des pénuries allant grandissantes et touchant tant les soins médicaux que l’approvisionnement en vivres, eau et articles de première nécessité. Ces pénuries affectent autant les populations restées dans les villes que celles déplacées à l’intérieur de l’Ukraine.

Les Croix-Rouge mobilisées aux frontières de l’Ukraine

Aux frontières du pays, les Croix-Rouge voisines sont également mobilisées. De la Croix-Rouge polonaise à la Croix-Rouge russe en passant par celles de Slovaquie, Hongrie, Roumanie, Moldavie et Lituanie, les secours s’organisent autour du million de personnes parvenues à sortir d’Ukraine. Priorité à l’accueil, aux vivres et aux abris. L’élan de solidarité des sociétés sœurs, comme la Croix-Rouge française, est très important, à la mesure aujourd’hui des besoins humanitaires colossaux générés par le conflit.

Le droit international humanitaire

Intermédiaire neutre dans les conflits armés et gardien des Conventions de Genève auxquelles sont parties tous les Etats de la planète, le CICR réitère, au-delà de ses opérations, ses appels à toutes les parties au conflit. Il rappelle l’obligation de respecter les principes universels et fondamentaux du droit international humanitaire. Par exemple, le principe de distinction entre combattant et non-combattant visant à épargner la population civile et à protéger les infrastructures essentielles à sa survie. L’accès et l’espace humanitaires doivent également être reconnus et garantis par les belligérants.

Dialogue avec les parties au conflit

Conformément au mandat confié par les Etats au CICR via les Conventions de Genève, celui-ci entretient un dialogue permanent au plus haut niveau avec toutes les parties au conflit et toute autre entité susceptible d’influer sur les conséquences humanitaires affectant notamment les populations.