La fermeture des camps de déplacés à Maiduguri, capitale de l’Etat de Borno au nord-est du Nigéria, risque d’accroître la vulnérabilité de centaines de milliers de personnes. Le vice-président du CICR, Gilles Carbonnier, vient d’y achever une visite.

Pour le CICR, la fermeture des camps de déplacés décidée par les autorités occasionne des mouvements supplémentaires de population. Ceux-ci risquent d’aggraver la situation déjà très fragile de milliers de familles. Cela aura pour conséquence l’accroissement sensible des besoins humanitaires dans une région soumise depuis plus de dix ans à un féroce conflit armé.

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Inquiétude pour les retours

« Les personnes qui ont fui les affrontements armés sont extrêmement vulnérables. Beaucoup d’entre elles ont déjà été déplacées à plusieurs reprises et ont perdu leurs biens et leurs moyens de subsistance », explique Gilles Carbonnier, vice-président du CICR, qui achève une visite à Maiduguri.  » Certaines familles sont prêtes à retourner chez elles, mais craignent pour leur sécurité et le manque d’accès aux services de base. »

La sécurité en question

Le CICR déplore de ne pouvoir accéder à toutes les zones désignées pour le retour des populations. Principale préoccupation : la sécurité. Pour l’heure, en collaboration avec la Croix-Rouge nigériane, le CICR assiste les familles qui rejoignent des communautés hôtes dans la périphérie de Maiduguri ou des endroits aux conditions de sécurité acceptables.

Soutenir les plus vulnérables

Les équipes se concentrent sur les familles les plus vulnérables, distribuent assistance alimentaire, articles de première nécessité et facilitent l’accès à l’eau potable. En parallèle, le CICR tente de stabiliser la situation de certaines familles avec des moyens durables de subsistance et contribue, à la recherche d’informations relatives aux personnes portées disparues.

Respecter le droit

Au-delà de ses opérations sur le terrain, le CICR, intermédiaire neutre dans les conflits armés, note que, selon la Convention de Kampala sur les déplacés en Afrique, les États ont la responsabilité première de protéger et d’assister les personnes déplacées. Le Nigeria a ratifié ce texte en 2012. L’institution rappelle également à toutes les parties au conflit à protéger la vie et la dignité humaines.