Après Paris (*), Bruxelles ! Du 10 décembre au 6 février, la galerie Géopolis accueille dans la capitale belge les expositions des lauréats des trois dernières éditions du Visa d’Or humanitaire du CICR. Une initiative soutenue par ECHO – l’Office humanitaire de la Commission européenne.

Décerné chaque année dans le cadre du prestigieux festival international du photojournalisme de Perpignan, Visa pour l’Image, le Visa d’Or humanitaire du CICR a récompensé en 2019, 2020 et 2021, Abdulmonam Eassa, Alfredo Bosco et Antoine Agoudjian. Les travaux primés portaient sur la Syrie, le Mexique et le Haut-Karabakh, illustrant sans fard les tragiques conséquences humanitaires des guerres en ville.

Guerre en ville

Les conséquences humanitaires des combats en zone urbaine sont toujours effroyables. Principales victimes, les civils. Le droit international humanitaire (DIH) – dont le socle repose sur les Conventions de Genève – les protège pourtant, ainsi que les infrastructures nécessaires à leur survie, stations d’eau potable par exemple ou encore hôpitaux. L’un des principes cardinaux du droit international humanitaire oblige tout belligérant à distinguer combattant et non-combattant, et par conséquent à épargner la population civile.

Le CICR travaille dans la plupart des villes en guerre, aux côtés des sociétés nationales de la Croix-Rouge ou du Croissant-Rouge impliquées. Il tente au quotidien d’apporter des réponses à la détresse des populations, tout en négociant avec les belligérants des accès humanitaires.

Fuir ou se terrer

Une seule question pour les citadins piégés dans les combats : tenter de fuir ou attendre, terré, une amélioration ? Frapper sans distinction dans des zones densément peuplées est interdit par le droit international humanitaire. Les principales conséquences pour les civils sont les suivantes :

  • L’absence de toute sécurité en raison des combats, des bombardements mais aussi des mines, des engins explosifs improvisés, des projectiles non explosés mais aussi du comportement des belligérants.
    Les pénuries en nourriture, en eau, en médicaments mais aussi en électricité ou encore en combustible.
  • L’impossibilité d’accéder aux soins en raison d’hôpitaux endommagés ou détruits, et de pénurie en personnel de santé pour cause d’insécurité.
  • La dégradation immédiate de la situation socio-économique ainsi que l’accès à l’éducation ou encore à l’emploi.
  • L’évacuation des populations des villes, enfin – quand elle est possible – reste un défi humanitaire majeur puisqu’il convient d’assister des milliers de déplacés tout en soutenant les populations hôtes.

Eassa à Bruxelles pour une conférence

Le 26 janvier prochain, le jeune photojournaliste syrien Abdulmonam Eassa sera présent à la galerie pour expliquer son parcours singulier et sa façon de travailler.

D’ici là et à partir du 10 décembre, rendez-vous à Géopolis dans le complexe des Ateliers des Tanneurs, situé au coeur de Bruxelles, entre le Sablon et la place du Jeu de Balles. Rue des Tanneurs 60, Bruxelles.

(*) Les Parisiens ont, quant à eux, jusqu’au 18 décembre pour aller à la galerie Fait & Cause, 58, rue Quincampoix, visiter l’expo « Guerres en Ville » dont celle, s’ouvrant à Bruxelles, est une copie.