Tous les cinq ans, Genève accueille la conférence d’examen de la Convention sur les armes classiques. La prochaine s’y tiendra du 13 au 17 décembre. L’utilisation des armes létales autonomes seront au coeur des débats. Le CICR y aura sa part..
Signée en 1980, la Convention sur les armes classiques a pour but d’interdire ou de limiter l’emploi de certains types particuliers d’armes réputées infliger des souffrances inutiles ou injustifiables aux combattants, ou encore frapper sans discrimination les civils.
Les Etats face à leur responsabilité
Dans le cadre des conférences d’examen quinquennales se discutent la question des systèmes d’armes létaux autonomes (SALA).
Le CICR ne cache pas depuis des années ses inquiétudes comme le résume, à quelques jours de la prochaine conférence d’examen, Cordula Droege, juriste en chef du Comité international de la Croix-Rouge : « Nous sommes confrontés à de graves problèmes humanitaires, éthiques et juridiques si les décisions de vie ou de mort sur le champ de bataille sont laissées aux capteurs, aux algorithmes et aux processus mécaniques. Nous exhortons les États à adopter de nouvelles règles juridiquement contraignantes qui réglementent strictement les systèmes d’armes autonomes. Cela comprend l’interdiction de ceux qui présentent des risques inacceptables et l’établissement de limites claires pour tous les autres afin d’assurer le contrôle humain sur l’usage de la force. Les systèmes d’armes autonomes qui ciblent des êtres humains ou sont imprévisibles et pourraient appliquer la force sans discernement devraient être interdits. Compte tenu de la rapidité avec laquelle la technologie des systèmes d’armes autonomes est développée et déployée, il est essentiel que les gouvernements prennent des mesures pour établir dès maintenant des limites convenues au niveau international. »
La position du CICR sur les armes autonomes.
L’emploi des armes autonomes létales conduirait probablement à une augmentation des conflits armés et à une aggravation des pertes humaines civiles.
Ces armes ont un coût humain, voir matériel, bien plus réduit pour l’état les mettant en œuvre que celui d’une armée classique ; de plus l’identification de ceux qui les mettraient en œuvre peut devenir plus que difficile entraînant la multiplication des actions armées illégales et la déresponsabilisation des agresseurs.
Leur fabrication, leur stockage, leur transit et leur emploi doit être banni en toutes circonstances.