La COP26 s’ouvre à Glasgow le 1er novembre prochain pour débattre d’enjeux cruciaux pour la planète et l’humanité. Populations en crise, déplacés ou encore victimes des conflits armés ne doivent pas être oubliées dans ces discussions, tel est, en substance, le message « Croix-Rouge ».

A quelques jours de l’ouverture de la COP26, la conférence des Etats parties des Nations unies sur le changement climatique, le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge interpelle les Etats. Il demande que ne soient pas oubliées – dans ces discussions cruciales pour l’avenir de l’humanité – les plus vulnérables comme les populations en crise, les déplacés ou encore les victimes des conflits armés.

Le président de la Fédération internationale des Croix-Rouge et Croissant-Rouge, Francesco Rocca, et le président du CICR, Peter Maurer, ont pris la plume pour s’en inquiéter.

La déclaration conjointe est à retrouver en intégralité ici. En substance, voici les cinq interpellations du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croix-Rouge

Mettre l’accent sur les plus vulnérables

Nous devons donner la priorité aux besoins des plus vulnérables, y compris les groupes marginalisés, les populations en crise et les personnes déplacées. Nous devons comprendre les risques et les vulnérabilités auxquels elles sont exposées, connaître les capacités dont elles disposent pour devenir plus résilientes et veiller à ce qu’elles soient informées et associées à la prise des décisions et à l’élaboration des plans aux niveaux mondial, national et local. Il est essentiel de garantir une prise de décisions inclusive à tous les niveaux.

Financement pour les plus vulnérables

Accroître les financements pour l’adaptation qui ciblent les pays et les communautés les plus vulnérables. Les efforts vitaux d’atténuation doivent s’accompagner d’un soutien solide à l’adaptation aux changements climatiques, qui demeure sous financée et peu prioritaire.

Prévention

Investir dans la préparation et favoriser une action plus préventive et précoce. Nous œuvrons déjà pour remédier aux pertes et aux dommages liés à l’instabilité croissante du climat, mais une démarche réactive ne sera pas suffisante face à une crise de cette ampleur. Nous devons investir dans la préparation dans tous les secteurs ainsi que dans l’analyse des risques afin de mieux anticiper les catastrophes climatiques potentielles qui exigent une intervention rapide.

Passer à l’acte

Traduire les engagements mondiaux en actions sur le terrain. Les plans d’action mondiaux et nationaux en faveur du climat échouent souvent à donner aux populations à risque les moyens de mener une action efficace au niveau local. Il est essentiel de soutenir les institutions et les organisations locales telles que les Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge en investissant dans les capacités institutionnelles et dans l’accès aux financements pour l’adaptation et aux processus de prise de décisions.

Le DIH n’est pas en reste

Protéger l’environnement, y compris en garantissant le respect du droit international humanitaire (DIH). La dégradation de l’environnement exacerbe les vulnérabilités. Le DIH protège l’environnement naturel et limite la dégradation environnementale, et le respect de cette branche du droit prévient les préjudices intrinsèquement liés à la détérioration de l’environnement que subissent les civils dans les situations de conflit armé.

Sur les 20 pays les plus vulnérables face au changement climatique, 12 sont en guerre

A 80 kilomètres au nord de Tombouctou, la région du lac Faguibine était connue auparavant pour la richesse de son environnement. Bois, animaux, poissons, céréales étaient exportés dans tout le pays, jusqu’en Algérie, Mauritanie et Côte d’Ivoire. Mais depuis les années 1970, les longs épisodes de sécheresse ont, peu à peu, transformé le lac en dunes de sable. Le retrait progressif des eaux a provoqué l’arrêt de nombreuses activités génératrices de revenus et a exarcerbé les tensions entre agriculteurs et éleveurs. Faute de mieux, certains ont aussi choisi la route de l’exode ou pire…