Le CICR entame une deuxième campagne d’identification de corps de soldats argentins enterrés aux Iles Malouines (Malvinas / Falkland). Près de quarante ans après le conflit opposant l’Argentine au Royaume-Uni, des exhumations sont prévues pour permettre aux légistes de mettre un nom sur chaque dépouille et de pouvoir enfin renseigner les familles.

La deuxième phase de cette opération réalisée par le CICR conformément à son mandat humanitaire (Second Humanitarian Project Plan – HPP 2) implique l’exhumation des restes humains situés dans une tombe connue sous le nom de C.1.10 au cimetière de Darwin. L’équipe médico-légale devra également prospecter la zone de Teal Inlet/Caleta Trullo afin de savoir s’il existe une tombe contenant des restes de soldats argentins.

Le Premier Plan de Projet Humanitaire (HPP 1) avait conduit en 2016 à l’exhumation de 122 dépouilles dont 115, grâce à des tests ADN, avaient pu être identifiées. « L’objectif principal de ce travail est de permettre aux familles de vivre leur deuil dans la dignité », explique Laurent Corbaz, chef de projet CICR de la HPP 2.

 » Ces familles ont enduré tant d’années d’incertitude. Nous ferons tout notre possible pour leur apporter des réponses. »

Incertitude concernant la tombe C.1.10

Six personnes, dont cinq spécialistes en médecine légale, exhumeront, analyseront, échantillonneront et documenteront les restes humains de la tombe C.1.10. Celle-ci n’avait pas été examinée en 2016 car le projet se concentrait uniquement sur les tombes anonymes du cimetière.

La pierre tombale de C.1.10, elle, porte les noms de quatre soldats argentins tombés au combat. Cependant, il apparaît nécessaire de clarifier le contenu car les restes de trois des quatre soldats mentionnés reposeraient en fait ailleurs dans le cimetière.

Le traitement digne des morts sera assuré tout au long du processus médico-légal. Après examen minutieux dans un laboratoire construit sur place et géré par le CICR les dépouilles seront temporairement enterrées au cimetière de Darwin. L’analyse des échantillons sera effectuée par l’équipe argentine d’anthropologie médico-légale (Equipo Argentino de Antropología Forense, EAAF) de Córdoba, en Argentine. Certains légistes du CICR resteront sur les îles dans l’attente des résultats.