Après quatre ans d’opérations d’urgence dans le Kasaï, le CICR se retire. Signe d’une très nette amélioration de la situation humanitaire, après les terribles violences de 2017 au bilan très lourd : selon les Nations unies, 1,4 million de déplacés internes et 35 000 personnes réfugiés en Angola.

Le CICR qui quitte une région de conflit, c’est suffisamment rare pour être signalé. En général cela signifie que sa présence ne se justifie plus car la situation générale s’est sensiblement améliorée. C’est le cas au Kasaï, cette région du centre de la République démocratique du Congo.

Passer la main

Il y a quatre ans, les violences à répétition aux conséquences humanitaires désastreuses pour les populations avaient poussé le CICR à déployer une importante action d’assistance. Principal objectif : venir en aide aux centaines milliers de personnes déplacées, dénuées de tout après avoir été contraintes d’abandonner aux pillages et destructions leurs maisons et leurs terres. En octobre 2017, nous vous proposions ce reportage qui témoigne des difficultés rencontrées par la population :

Quatre ans après, la situation s’est sensiblement améliorée, les populations sont pour la plupart rentrées chez elles.

« Nous travaillons souvent dans l’urgence. Aujourd’hui, cette période est, heureusement, derrière nous », explique Grégory Brissonneau, chef de la sous-délégation du CICR à Kananga, capitale de la province du Kasaï-Central. « Il est à présent important que les organisations spécialisées dans les questions de développement puissent prendre le relai ».

Quatre ans d’assistance tout azimuth

Durant ces quatre années, le CICR a soutenu des milliers de familles en organisant des distributions d’argent liquide ou de nourriture, d’articles de ménage et d’intrants agricoles. L’organisation a également, avec le concours de la Croix-Rouge congolaise, travaillé au rétablissement des familiaux entre personnes séparées par la violence. L’accent a été mis sur les enfants non-accompagnés dont beaucoup, in fine, ont pu retrouver leurs parents.

Côté mandat spécifique, le CICR a pu assister les détenus dans les prisons de Tshikapa et de Kananga. A cette assistance tout azimuth s’est ajoutée celle fournie aux Congolais expulsés d’Angola.

Enfin, les équipes sur le terrain ont tenté de prévenir les violences sexuelles en organisant des sessions de sensibilisation au droit international humanitaire et droit international des droits de l’Homme auprès des porteurs d’armes.

Ituri, Nord-Kivu, le CICR toujours présent

Le retrait du Kasaï ne signifie pas pour autant le départ du CICR de la République démocratique du Congo. La mobilisation est intacte et les programmes d’urgence continuent de tourner à plein régime en Ituri et dans le Nord-Kivu, en proie depuis décennies à la violence armée.