L’agriculture est la principale activité de subsistance dans le Tigré rural. Néanmoins, le climat et la nature du sol dans cette région montagneuse posent d’énormes difficultés aux agriculteurs. Ceux-ci dépendent très largement des engrais pour obtenir de bonnes récoltes. Depuis le début des violences en novembre dernier, les coopératives agricoles ne sont plus en mesure de fournir à crédit les semences et les engrais indispensables aux cultivateurs locaux.

Dans certaines poches du Tigré, au nord de l’Ethiopie, les combats se poursuivent. Pour les agriculteurs, à l’angoisse de la violence, s’ajoutent désormais les pénuries en semences et engrais. La saison des semailles est proche mais si trop de retard est pris, la situation deviendra critique.

Soutenir les agriculteurs du Tigré

En soutien aux agriculteurs qui peuvent encore travailler leurs terres en sécurité, le CICR, avec la Croix-Rouge éthiopienne, a distribué semences et engrais. 16 000 familles vivant dans le centre du Tigré sont concernées.

« Ces populations sont en difficulté. Elles se contentent aujourd’hui de deux repas par jour contre trois auparavant. La qualité de l’apport nutritionnel s’est en outre beaucoup appauvri », déplore Amila Suriyarathne, responsable du programme de sécurité économique du CICR en Éthiopie. « Les semailles commencent tôt au Tigré. Les choses pourraient rapidement tourner à la catastrophe si les agriculteurs ne peuvent pas semer à temps. »

Insécurité alimentaire

Ces distributions de semences et d’engrais à 16 000 familles ne doivent pas occulter une autre situation préoccupante dans le Tigré, celle des déplacés, par exemple. Ils seraient un million à dépendre essentiellement de familles hôtes. Un tel surcroît de population provoque une diminution rapide et dangereuse des réserves de nourriture. A cela s’ajoute la situation critique des personnes déplacées ayant tout perdu après pillage et destruction de leur maison.