Le CICR a besoin de 25,5 millions d’euros supplémentaires pour mener à bien ses opérations en Éthiopie et au Soudan. A la suite des violences de ces derniers mois, des dizaines de milliers de personnes ont dû tout abandonner et fuir leur foyer. Les besoins en eau, nourriture et soins médicaux ont considérablement augmenté.

Ce nouvel appel à ses donateurs portera le budget opérationnel du CICR pour l’Éthiopie à près de 60 millions de d’euros. Quant à celui du Soudan, il devrait s’élever à plus de 32 millions d’euros.

Il s’agit là de l’appel le plus important lancé par le CICR en quatre ans.

« Nous n’avions pas observé une telle intensité de violence dans cette région depuis de nombreuses années », explique Patrick Youssef, chef des opérations du CICR pour l’Afrique. « L’attention du monde se focalisait sur le Tigré, mais d’autres régions de l’Éthiopie ont également été victimes de violences sporadiques. En parallèle, des combats ont fait leur réapparition au Darfour, au Soudan. Conséquences sur la population civile : peur, déplacements, pénuries et manque d’accès aux biens les plus essentiels comme les soins médicaux. »

Trois millions de personnes sous assistance humanitaire

Dans le Tigré, au nord de l’Ethiopie, la présence des acteurs humanitaires a augmenté dans les villes. Mais d’importantes disparités demeurent en zones rurales, plus difficiles d’accès. Aider à se nourrir, à se soigner sont les défis que les organisations humanitaires tentent de relever. Dans le même temps, dans d’autres régions d’Ethiopie les besoins continuent d’augmenter. C’est le cas dans l’Oromia actuellement touchée par la violence.

Au Darfour, la flambée de violence a contraint des dizaines de milliers de personnes à fuir leur foyer. Dans ce contexte, les déplacés ne peuvent ni cultiver leurs terres – et donc se nourrir – et ni accéder aux services essentiels. Aujourd’hui, près de 2 millions de Soudanais sont déplacés à l’intérieur du pays, auxquels s’ajoutent un million de réfugiés dont 60 000 personnes ayant fui l’Ethiopie ces derniers mois.

L’urgence et l’après

« La réponse d’urgence seule ne suffira pas. Les niveaux de violence et de destruction sont tels que nous devons être prêts à faire face aux conséquences prolongées de ces crises », a ajouté M. Youssef. « Le respect de la vie et des biens des civils, ainsi que des installations et du personnel de santé, est le seul moyen de limiter les conséquences humanitaires désastreuses de la violence. »

Le CICR a intensifié ses opérations en Éthiopie et au Soudan pour tenter de couvrir les besoins les plus urgents tout en planifiant une réponse de plus long terme. L’extension budgétaire devrait permettre d’étendre les programmes au Tigré, en Oromia ainsi que et dans d’autres régions également touchées par la violence. Tout ceci se fera en collaboration avec la Croix-Rouge éthiopienne.

Atteindre les zones rurales du Tigré, renforcer les services de santé et accroître le soutien aux victimes de violences sexuelles figurent parmi les principales priorités.

Au Soudan, le CICR entend adapter sa réponse humanitaire et continuer son soutien au Croissant-Rouge soudanais au Darfour mais également dans le Nil Bleu et le Kordofan du sud. Il s’attachera à fournir une assistance aux victimes de la violence, à renforcer l’accès aux soins de santé primaires et aux services de réadaptation physique.

En quelques mots, que fait le CICR en Ethiopie ?

– Il apporte son soutien aux centres de santé de Zalambesa et Altitenna et aux hôpitaux de Shire et Sheraro
– Il fournit près de 200 000 litres d’eau potable par jour à plus de 22 000 personnes déplacées et à leurs communautés d’accueil à Mekele, Axum et Shire
– Enfin, le CICR distribue des semences, des outils et des engrais à plus de 35 000 familles dans les régions de Somali, d’Oromia et du Tigré.

En quelques mots, que fait le CICR au Soudan ?

– Il étend désormais ses opérations à l’État de Kassala et apporte son soutien à l’unité d’urgence de l’hôpital universitaire de Kassala
– Il aide les réfugiés éthiopiens à rétablir le contact avec leur famille et soutient les centres de santé de 8 camps (60 000 réfugiés éthiopiens)
– Enfin, le CICR distribue des articles ménagers essentiels à environ 90 000 personnes impactées par la violence au Darfour.