A l’occasion de la publication du rapport 2020 des opérations du CICR au Yémen – rapport (en anglais) donnant la mesure de l’ampleur persistante des besoins humanitaires – retour sur les toutes premières missions de l’Institution, il y a près de soixante ans.

Nous sommes en 1964, depuis deux ans déjà, sous la férule d’un délégué suisse André Rochat, le CICR conduit des missions de secours sporadiques dans un Yémen qu’une guerre civile entre royalistes et républicains déchire…. Pascal Greletty-Bosviel et Max Récamier, jeunes médecins de la Croix-Rouge française ainsi qu’un infirmier suisse, Laurent Vust, se confrontent pour la première fois au terrain. L’action humanitaire « moderne » balbutie.

Greletty-Bosviel et Récamier ignorent encore qu’ils seront, sept ans plus tard, en 1971, parmi les fondateurs de Médecins sans frontières. Pour l’heure, ils sont en galère au Yémen dans une aventure entre Lawrence d’Arabie et Tintin.

En 2012, j’avais eu la chance d’interviewer Pascal Greletty-Bosviel sur nombre de ses missions pour le CICR, la Croix-Rouge française, Médecins Sans Frontières ou encore Médecins du Monde. Biaffra, Timor, Cambodge, Liban, etc.

Voici le souvenir de sa première mission… Yémen, 1964.

Outre son indéfectible engagement humanitaire, Babou Pascal, mort en 2017, était un dessinateur et aquarelliste de talent. Il laisse une cinquantaine de grands carnets de missions richement illustrés documentant 50 ans de médecine de terrain…

En 2013, Il avait publié ses mémoires, « Toute une vie d’Humanitaire » avec le soutien de la délégation régionale du CICR en France. Lui qui rêvait de « rehumaniser l’humanitaire »,  avait l’enthousiasme communicatif :

« L’important sur le terrain, c’est d’être heureux, heureux de ce que l’on fait, heureux du combat que l’on mène ».

A écouter également les carnets sonores de Pascal, réalisé pour France Culture en 2013.