Le CICR vient de publier une compilation d’informations sur l’impact du Covid-19 en 2020 dans les situations de conflit armé. « Comme si la guerre ne suffisait pas », tel est le nom de ce rapport (publié en anglais) que l’on peut se procurer gratuitement en échange de son adresse e-mail.

A travers les expériences en Irak, aux Philippines, au Nigéria, au Yémen, en République Centrafricaine, en Colombie, en Azerbaïdjan mais aussi en Grèce, s’agissant de la migration, le CICR tente de montrer à quel point la pandémie a aggravé les conséquences humanitaires déjà fort lourdes de la violence armée sur les populations. Les conséquences politiques, économiques et sociales de la gestion de la pandémie sont venues s’ajouter à celles directement liées à la propagation du virus. Celles-ci ont exacerbé la violence, par exemple lors des confinements ou encore à l’encontre des soignants.

Comme le rappelait récemment le directeur général du CICR, Robert Mardini : « Parmi les communautés les plus durement frappées par le Covid-19 figurent celles qui sont touchées par des conflits armés, y compris les personnes déplacées, séparées de leur famille, privées de leurs moyens d’existence, et les personnes détenues. C’est pourquoi le CICR soutient les Sociétés nationales, les infrastructures de santé essentielles, l’accès aux soins de santé, les activités destinées à prévenir la diffusion des maladies dans les lieux de détention, l’accès à l’eau potable ainsi que la gestion des restes humains dans la dignité et la sécurité dans les lieux en proie au conflit et à la violence. »

Impact sur les opérations humanitaires

Des problèmes logistiques dus aux restrictions de déplacement ont ralenti voire reporté, dans différents contextes, nombre d’opérations d’assistance. On serait tenté de faire un parallèle entre tensions hospitalières et tensions humanitaires, tant les systèmes ont été mis à rude épreuve que ce soit dans les hôpitaux face à l’afflux de malades graves que sur le terrain pour la poursuite des opérations humanitaires d’urgence. Ces dernières, souvent résumées à l’intégration des protocoles d’hygiène et de distanciation physique, ont été autant de défis s’agissant de prisons surpeuplées ou de camps de déplacés. En pandémie, la promiscuité est toujours ennemi de la prophylaxie… Qui plus est lorsque les populations sont déjà rendues vulnérables par des années voire des décennies de violence.

Améliorer l’environnement sanitaire

Les équipes du CICR sur le terrain, tout comme celles d’autres organisations humanitaires, ont fait ce qu’elles pouvaient, parant le plus pressé, avec les moyens dont elles disposaient. Sociétés nationales de Croix-Rouge ou de Croissant-Rouge et délégations du CICR ont ainsi, des mois durant, vogué de conserve pour tenter de trouver des solutions en soutenant par exemple des systèmes de santé ou encore en améliorant l’accès à l’eau potable. Fort heureusement, l’impact de la pandémie n’a pas été uniforme. En 2020, il fut moindre dans nombre de contextes subissant un conflit armé par rapport à celui que subirent dans le même temps l’Europe ou encore les Amériques.

Vaccin pour tous

L’enjeu réside désormais dans l’accès au vaccin pour tous, une position forte à laquelle s’est ralliée le CICR. Une approche qui pose d’ores et déjà le défi logistique que représente un programme élargi de vaccination dans des environnements dégradés que ce soit par la guerre ou par la misère.

En attendant, le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (composé du CICR, de la Fédération internationale et des 190 sociétés nationales) réaffirme ses engagements pour combattre les inégalités «profondes et omniprésentes» dans la riposte à la pandémie .