Trois mois après le début des violences dans la région éthiopienne du Tigré, la réponse humanitaire demeure largement insuffisante. Présent sur place, le Comité international de la Croix-Rouge lance un appel de plus de 18,5 millions d’euros aux donateurs afin de pouvoir accroître ses activités dans la région, ainsi qu’auprès des réfugiés au Soudan.

« Les besoins humanitaires au Tigré sont immenses… Il est urgent que les organisations humanitaires aient un accès pour apporter l’aide nécessaire avant qu’il ne soit trop tard » s’inquiète Patrick Youssef, le chef des opérations du CICR en Afrique. Présent depuis des décennies en Ethiopie, le CICR fait partie des quelques organisations humanitaires présentes dans le Tigré et œuvre depuis le début des violences, avec la Croix-Rouge éthiopienne, à répondre aux multiples besoins.

Les besoins humanitaires persistent

Les personnes déplacées dans le pays, comme les quelques 60 000 personnes réfugiées au Soudan voisin, ont un besoin urgent de nourriture, d’eau potable et d’accès aux soins. Au Tigré même, des infrastructures électriques et d’eau ont été endommagées ; les hôpitaux, eux, manquent de médicaments et de matériel pour soigner les blessés, comme les maladies chroniques. Si les services de communication se rétablissent lentement dans certaines régions du Tigré, de nombreuses familles n’ont toujours pas de nouvelles de leurs proches. Le CICR a reçu des milliers de demandes de recherche de personnes portées disparues.

Hamdayet, centre de réception frontalier. Un travailleur de la santé du Croissant-Rouge soudanais soigne une femme éthiopienne qui a fui les combats au Tigré.
JOBARD/CICR/MYOP

La réponse du CICR

En lançant cet appel auprès de donateurs, le CICR souhaite augmenter sa réponse humanitaire, dans une zone où peu d’organisations sont opérationnelles. L’objectif est d’apporter l’assistance nécessaire dans le nord de l’Ethiopie : soutien aux hôpitaux, assistance alimentaire aux déplacés tout en soutenant les communautés et autorités locales, et élargir les lieux d’intervention dans la région. L’institution renforcera également son dialogue avec les parties afin d’assurer le respect des personnes ne participant pas aux hostilités, dont le personnel de santé.

Dans l’est du Soudan, il s’agit de renforcer la réponse sanitaire et dans le domaine du rétablissement des liens familiaux.

Cette action se fait en coordination avec la Croix-rouge éthiopienne, le Croissant-rouge soudanais et d’autres acteurs du Mouvement international de la Croix-rouge et du Croissant-rouge.

Pour donner une idée concrète de l’aide apportée grâce aux dons :

  • 9 200 euros, c’est la somme nécessaire pour couvrir les besoins essentiels de plus de 430 personnes (nourriture, savon, couvertures, ustensiles de cuisine etc.)
  • 46 000 euros, la somme nécessaire pour permettre à 10 000 personnes de bénéficier d’eau potable
  • 157 000 euros représente la somme nécessaire pour qu’un centre de santé ou un hôpital reçoive l’équipement et les fournitures médicales nécessaires et que le personnel reçoive une formation spécialisée afin de prendre en charge des victimes de violences sexuelles.