L’année 2020 aura très mal fini pour les collègues CICR au Yémen. Six d’entre eux, au mauvais moment, au mauvais endroit, se sont retrouvés parmi les victimes de l’attentat à l’aéroport d’Aden le 30 décembre dernier. Bilan 25 morts et 110 blessés. Trois collègues ont été tués sur le coup, trois autres ont été blessés dont un grièvement. Comme le soulignait dans un tweet, Fabrizio Carboni, directeur proche et moyen-orient du CICR, quelques minutes après l’explosion : « Je suis effondré par cette tragédie. Il y a deux mois, dans ce même aéroport régnait la joie et l’espoir avec la libération historique de centaines de détenus [sous les auspices du CICR]. Aujourd’hui, nous pleurons les morts et les blessés. Toutes mes pensées vont aux familles et aux proches des victimes ».

S’attaquer à l’humanitaire est un crime

En République Centrafricaine, le CICR a été victime, le 27 décembre, du pillage de son bureau à Bouar, à l’ouest du pays. Trois collègues en charge du gardiennage ont été blessés dans l’attaque. Depuis, l’institution a été contrainte de réduire drastiquement ses opérations humanitaires. « Cette attaque est totalement inacceptable(…) », déplorait Bruce Biber, chef de la délégation du CICR en RCA. « (…) Malgré tout, nous restons déterminés à continuer, voire à augmenter nos activités dans toutes les régions touchées par les affrontements dès lors que les conditions de sécurité seront réunies à Bouar ».

Quasiment au même moment, à Kaga-Bandoro à 300 kilomètres au nord de Bangui, un homme armé braquait du personnel médical dans l’hôpital soutenu par le CICR.

L’humanitaire a de l’avenir

Il était temps que finisse 2020. Pour autant, 2021 ne semble pas annoncer des cieux plus cléments. La violence est bien là, partout. En témoigne les interminables conflits auxquels s’ajoutent de nouveaux comme celui apparu dernièrement au nord de l’Ethiopie. Tous ces conflits tuent, blessent, terrorisent, détruisent, emprisonnent et ne laissent pour seul échappatoirem la cave où l’on se terre, ou encore la fuite que l’on entreprend sans rien : infinies cohortes de pauvres gens jetés sur les routes. Ils vont grossir ici des camps de déplacés, là de réfugiés, sans parler de l’exil lointain que tentent certains, les migrants, rêvant d’un avenir jusque-là confisqué.

L’humanitaire a donc encore de l’avenir… Et plus que jamais son droit international !

Malgré tout, bonne année à vous et à ceux qui vous sont chers. Prenez soin de vous et, tel un Sisyphe heureux roulant sa pierre, souvenez-vous du cri de Dunant sur le champ de bataille de Solférino : « Tutti Fratelli ! »