Trêve d’exégèse, le droit islamique sur le volet humanitaire conduit aux mêmes objectifs que ceux définis par le droit international humanitaire, aujourd’hui reconnu par 196 Etats : prévenir et alléger les souffrances humaines, protéger la vie, la santé et la dignité.

Telle est la conclusion du séminaire tenu à Bamako les 24 et 25 novembre derniers. Organisé en partenariat avec l’Université du Sahel, le Haut Conseil Islamique du Mali, la Croix-Rouge du pays, l’atelier national sur le droit international humanitaire (DIH) et la jurisprudence islamique a réuni un parterre impressionnant d’experts. Erudits musulmans, imams, universitaires, spécialistes en droit islamique et en DIH, venus pour la plupart de plusieurs régions du Mali.

Plus de convergences que de divergences

Durant ces deux jours furent discutées divergences et convergences entre DIH et jurisprudence islamique mais aussi questions humanitaires telles que la protection et le respect de la mission médicale en zone de conflit armé. Les passerelles entre droits international humanitaire et islamique conduisent aux mêmes objectifs s’agissant des personnes mises hors de combat, blessés ou capturés, ou celles ne prenant pas part aux hostilités.

« Ce forum permet de rappeler à nos imams et nos dirigeants religieux que les principes de l’Islam dans les conflits armés sont souvent conformes au droit international humanitaire » explique le Dr Seydou Madibaba Sylla, recteur de l’Université du Sahel.

Islam & humanitaire, pas d’incompatibilité

Pour le directeur du Secours islamique Mali, Moussa Traoré, l’action de son « organisation se fonde sur la foi islamique mais aussi sur les principes humanitaires visant à protéger et à assister les personnes vulnérables notamment les orphelins, les femmes et les personnes âgées« .

A l’issue du séminaire, le CICR a réaffirmé l’intérêt de renforcer le dialogue avec les milieux islamiques, convaincu que ce dialogue contribue à un meilleur respect du droit international humanitaire et à protéger les communautés ne participant pas aux combats.

« Le dialogue entre les organisations humanitaires neutres et les religieux peut aider à établir un terrain d’entente solide pour préserver la vie et la dignité humaine en période de conflit armé » rappelle Ronald Ofteringer, chef de la délégation du CICR au Mali.

Afin de poursuivre son action humanitaire et gagner la confiance de toutes les parties, le CICR a également réaffirmé ses principes d’actions dont la neutralité, sésame pour l’accès au terrain et la prise en charge des victimes.