Après les affrontements de samedi à Mekele, capitale de l’État du Tigré au nord de l’Ethiopie, hôpitaux et structures de santé manquent de médicaments et de fournitures médicales.

Origine de ces pénuries : l’afflux important de blessés combiné à la désorganisation des systèmes d’approvisionnement de la ville depuis plusieurs semaines. Les ambulances de la Croix-Rouge éthiopienne ont quant à elles assuré tout le week-end les évacuations des blessés et des morts, notamment vers l’hôpital de référence d’Ayder à Mekele.

L’hôpital Ayder au bord de la rupture

L’équipe du CICR était hier dans cet établissement. Elle a pu constater que 80% des patients admis présentaient des traumatismes physiques. Cet afflux de blessés a contraint l’hôpital à suspendre d’autres services médicaux pour mobiliser les rares personnels et ressources aux urgences médicales.

«L’hôpital d’Ayder manque cruellement de kits de suture des plaies, d’antibiotiques, d’anticoagulants, d’analgésiques et même de gants», déplore depuis Mekele, María Soledad Rueda García, cheffe des opérations du CICR en Éthiopie. « Cet afflux de blessés survient alors que depuis trois semaines les moyens d’approvisionnement de la ville sont très perturbés. Il est important de rappeler l’impératif de garantir au personnel de santé les moyens de mener à bien leurs missions.  »

Pénuries de tout ordre

L’hôpital manque également de sacs mortuaires ; quant à la nourriture, elle se fait également rare. Ceci affecte particulièrement les patients en post-opératoire nécessitant des besoins spécifiques. Le CICR tente de palier cette situation en discutant avec les autorités pour que s’accélère l’acheminement en urgence de moyens d’urgence, notamment médicaux.

Jusqu’à présent, les véhicules et ambulances du CICR et de la Croix-Rouge éthiopienne ont pu circuler autour de Mekele pour évacuer blessés et morts et faire des reconnaissances dans des structures de santé.

«Aujourd’hui dimanche 29 novembre à Mekele, la situation est calme. Nous attendons avec impatience de voir arriver l’assistance la plus urgente », espère Rueda García. « Le personnel de l’hôpital d’Ayder fait ce qu’il peut mais chaque heure passée voit les conditions s’aggraver. »

Réfugiés érythréens

Un millier de réfugiés érythréens vivant dans des camps aux alentours de Shire à l’extrême nord de l’Ethiopie se sont déplacés vers Mekele. Beaucoup d’entre eux ont rejoint la sous-délégation du CICR à Mekele pour demander nourriture et diverses autres formes de soutien. Dénuées de tout, ces centaines de personnes dépendent intégralement de l’aide humanitaire. En raison des graves et persistantes perturbations des chaînes d’approvisionnement de la capitale du Tigré, il est aujourd’hui difficile de répondre à leurs besoins.