Ces mots, ce sont ceux de Madeleine Leroyer, réalisatrice du documentaire « 387, disparu en Méditerranée ». Il y a cinq ans, Madeleine Leroyer et Cécile Débarge commencent à s’intéresser au naufrage d’un bateau qui a eu lieu le 18 avril 2015 en Méditerranée au large des côtes libyennes. A son bord, plusieurs centaines de migrants, impossible de savoir le nombre exact de victimes dans ce naufrage. Seules 28 personnes survivent. Il s’agit de la tragédie la plus meurtrière en Méditerranée depuis la Seconde Guerre mondiale.

Les deux réalisatrices décident de se lancer dans une investigation. Elles se rendent en France, en Italie, en Grèce, au Sénégal, en Mauritanie pour rencontrer la poignée de personnes – humanitaires, médecins-légistes, activistes – qui s’intéressent au sort de ces victimes, quasiment tombées dans l’oubli après l’émotion immédiate de l’annonce médiatique et la récuperation de l’épave en 2016 par les autorités italiennes.

Qui est N°387 ?

La dépouille d’un migrant anonyme repêchée en Méditerranée en 2016. De sa vie, il reste un portefeuille, avec des photos et une lettre d’amour. C’est le point de départ du documentaire.

Cinq années d’enquêtes à travers le monde seront nécessaires pour aboutir à ce film d’une heure qui rend hommage à la formidable chaîne humaine qui s’est mise en place pour traduire des nombres en noms. « 387, disparu en Méditerranée » est disponible en replay en libre accès jusqu’à ce vendredi 6 novembre, sur la plateforme d’Arte.

Retrouvez ici le replay de « 387, disparu en Méditerranée »

Aujourd’hui, les deux réalisatrices sont présélectionnées pour le Prix Albert Londres, catégorie « audiovisuel ». Espérons que leur formidable travail sera récompensé et que le sort des personnes disparues gagnera en visibilité auprès du grand public.

En savoir plus : Numéro 387 – un film, une campagne pour redonner un nom aux disparus de la Méditerranée