Depuis 2011, les habitants de la ville hétéroclite d’Hassaké subissent les conséquences directes et indirectes du conflit. L’accès aux services de base, comme l’eau, n’est que partiellement assuré. Pour cause, la station d’approvisionnement en eau d’Allouk qui fournit aux habitants de l’eau potable a subi de fréquentes perturbations au cours des derniers mois. Essentielle à la vie, l’eau bénéficie pourtant d’une protection spéciale en droit international humanitaire.

« Quand on creuse des puits, on tombe sur de l’eau contaminée par les eaux usées. On ne peut rien faire de cette eau, pas même l’utiliser pour le lavage » explique Tawfik, 60 ans, habitant de la ville, avant de poursuivre « On souffre du manque d’eau. 90% des habitants de Hassaké et moi-même avons besoin d’accès à l’eau. »

Tawfik, le regard dans le vide en train de remplir un sceau d’eau. Natalie Bekdache/ CICR

Déjà affaiblis par neuf années de conflit, ils doivent également faire face aux coûts prohibitifs de ces biens pourtant essentiels mais dont les prix flambent : « En magasin, la bouteille d’eau est vendue maintenant à 400-500 lires. Comment puis-je me le permettre ? La mort semble devenue plus facile pour nous que cette vie… » se désole Asmahan, une autre habitante de la ville, la cinquantaine passée.

Depuis le début de l’année, 500 000 personnes à Hassaké font face à des interruptions et perturbations du débit d’eau. L’intervalle le plus long et le plus rude a eu lieu au mois d’août, lorsque le thermomètre indiquait plus de 50° C et que l’accès à l’eau était crucial tant pour la survie que pour l’hygiène, priorité parmi les priorités en pleine pandémie.

 

« S’il n’y a pas d’eau, il n’y a plus de vie » Mahmoud

En réponse à ce besoin, le CICR avec le soutien du Croissant-Rouge arabe syrien, a installé 100 réservoirs d’eau un peu partout dans la ville, qui sont chacun remplis deux fois par jour pour répondre aux besoins des habitants.

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Pour apporter une solution de plus long terme, la station d’approvisionnement en eau d’Allouk est également en cours de réparation par les équipes WatHab du CICR avec le soutien du Croissant-Rouge arabe syrien. Mais déjà, l’eau coule à nouveau.

Le CICR exhorte constamment toutes les parties au conflit à protéger les ressources vitales essentielles à la survie de la population civile et à s’abstenir de toute politisation autour d’elles.

Pour en savoir plus sur le travail du CICR en faveur de la protection de l’eau en temps de guerre, rendez-vous ici