La situation humanitaire du pays le plus peuplé d’Afrique est considérée comme l’une des plus dramatiques au monde par les Nations Unies. Rien que dans le nord-est du Nigéria, à proximité du Lac Tchad, le nombre de personnes ayant besoin d’une aide humanitaire est passé de 7,9 millions à 10,6 millions ces dernières semaines, soit une augmentation de +34% dans un laps de temps réduit.

Autre donnée qui illustre la gravité de la situation humanitaire, selon le Haut-Commissariat aux Réfugiés, plus de 298 225 personnes avaient fui le Nigéria, à destination des pays voisins, Tchad, Cameroun et Niger, au 31 juillet 2020. C’est 55 000 personnes supplémentaires en un an seulement.

Une crise humanitaire exacerbée par la pandémie de Covid-19, qui a mis en évidence les difficultés rencontrées par les populations condamnées à la promiscuité des camps de déplacés, sans oublier celles qui vivent dans des zones difficiles d’accès pour les humanitaires.

Entre janvier et juin 2020, le Croix-Rouge nigériane et le CICR ont redoublé d’efforts pour venir en aide à ceux qui subissent les affres du conflit et de la violence. Entre janvier et juillet 2020 :

Améliorer l’accès aux ressources de base, essentielles à la survie

  • 251 405 personnes ont reçu une aide alimentaire
  • 165 115 personnes ont vu leur accès à l’eau potable amélioré (parmi ces personnes, on compte les déplacés à l’intérieur du pays, les populations hôtes ainsi que les retournés, c’est-à-dire ceux qui ont fui et ont décidé après un certain temps de revenir chez eux)
  • 159 405 personnes ont reçu un soutien agricole, sous forme de semences (niébé, piment, maïs, okra, melon, riz, sorgo, etc.) ainsi que des outils pour travailler la terre en prévision de la saison des pluies.
  • 91 085 personnes ont reçu des articles ménagers essentiels à la survie.

Assurer l’accès aux soins de santé

  • 294 215 consultations ont été effectuées dans 23 centres de soins de santé primaires soutenus par le CICR.

Réunir les familles séparées par le conflit

  • Plus de 22 930 cas de personnes portées disparues sont activement traités par le CICR
  • Les familles de 257 personnes disparues ont pu savoir si leur proche était en vie ou non. Parfois cette attente de réponse dure des mois, voire des années. Une attente insoutenable pour ces familles, appelée « la perte ambiguë« .
  • 22 enfants non-accompagnés ont pu être réunis avec des membres de leur famille.

Pour en savoir plus sur les actions du CICR au Nigéria, retrouvez une synthèse des actions allant de janvier à juin 2020 (en anglais) ici.