Pilote dans la Luftwaffe sur le front de l’Est, son avion à l’hiver 1943 est abattu en Crimée. La légende raconte qu’un groupe de Tatars l’aurait trouvé à moitié enseveli sous la neige. Ils l’auraient alors enduit de graisse et roulé dans des couvertures de feutre gris pour le réchauffer.
L’énergie créatrice au service de l’Humanité
Cette expérience va déterminer le reste de sa vie, « colossale pratique artistique ». A en juger, des centaines de dessins expressionnistes, de photographies, de sculptures, de vidéos, de performances, d’art environmental et de « ready-made ». Une obsession : les horreurs de la guerre, les coins sales et sombres de l’histoire humaine.
L’œuvre de Beuys est militante et politique. Par exemple, une fois décodé, l’autoportrait ci-dessus, façon Oncle Sam, « We need you », coiffé d’un feutre gris est assez parlant…
La Croix-Rouge, symbole de souffrance occultée
La symbolique de la Croix-Rouge revient plusieurs fois dans son oeuvre. Particulièrement dans celles traitant du survivant, du mythe de son crash en Crimée et des Tatars accourus pour lui porter secours. Les Croix-Rouge de « Infiltration homogène pour piano à queue » (1966) ou « Infiltration homogène pour contrebasse » cousues sur les instruments emballés dans du feutre symbolisent les souffrances occultées, personnelles, intimes. Les siennes mais aussi celles de l’Humanité. Approche identique avec ce téléphone rudimentaire que nombre de gamins ont bricolé avec deux boites de conserve et une ficelle tendue entre les deux…. Le téléphone pour appeler du secours.
Les œuvres de Joseph Beuys sont dispersées dans de nombreux musées mais l’on peut voir « Les infiltrations homogènes » au Centre Pompidou à Paris et au musée des Beaux-Arts à Ottawa.
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