Depuis plusieurs décennies, les conflits tribaux en Papouasie-Nouvelle-Guinée échappent au contrôle des chefs locaux et font un plus grand nombre de victimes. L’utilisation d’armes modernes et la violation des règles traditionnelles plongent les régions des Hautes-Terres dans une violence jusqu’alors méconnue. Le CICR tente de répondre à l’impact humanitaire de ces guerres à petite échelle.

Les conflits tribaux, des guerres à petite échelle

Dans les Hautes-Terres du pays, si les conflits tribaux constituaient une façon traditionnelle et efficace de régler les contentieux, l’irruption des armes à feu a bousculé la donne. « La présence de ces armes modernes et leur puissance de feu destructive a dramatiquement augmenté le nombre de victimes, rendu la réconciliation entre les parties adverses plus difficile (et le système de compensation traditionnel prohibitif), entrainant des dynamiques sans précédent dans les combats tribaux», déplore Ahmad Hallak, le chef de la mission du CICR en Papouasie-Nouvelle-Guinée.

Les règles traditionnelles, qui visaient à limiter le nombre de victimes et à encadrer la violence, ne sont plus respectées : les combats se déroulent désormais au milieu des villages, les femmes et les enfants sont pris pour cible, des écoles et des cliniques sont détruites. Le personnel soignant hésite de plus en plus à exercer leur métier dans ces zones turbulentes, réduisant ainsi encore plus l’accès aux soins des populations.

Que fait le CICR ?

Le CICR est présent en Papouasie-Nouvelle-Guinée depuis 2007. Ses actions dans le pays ciblent en priorité trois provinces touchées par ces conflits tribaux : Enga, Hela et les Hautes-Terres méridionales. Outre les activités de sensibilisation par le théâtre, montrées dans ce film réalisé par Chris Philipps, le CICR porte secours aux populations affectées. Reconstruction ou réhabilitation d’écoles et de cliniques, installations sanitaires, assistance matérielle aux familles (ustensiles de cuisine, matériel de construction par exemple) ou encore, soutien financier aux veuves.

Formation aux premiers secours à Magarema par le CICR et la Croix-Rouge de Papouasie-Nouvelle-Guinée. Photo de Caitlin Welch, CICR

Le CICR forme également le personnel médical aux soins intensifs et à la prise en charge des victimes de violences sexuelles. Depuis peu, un programme de soutien psychologique a été mis en place. Comme partout dans le monde, l’institution entame également un dialogue avec les combattants, afin de limiter les violences à l’encontre des civils, des écoles et des hôpitaux notamment.

Pour en savoir plus, lire cet article (en anglais) du chef de mission du CICR, Ahmad Hallak :
In the Fight: The Challenge of Tribal Conflict in Papua New Guinea, paru dans Australian Institute of International Affairs.