Depuis 2016, la situation sécuritaire et humanitaire se dégrade au Burkina Faso, notamment dans les régions frontalières du Mali et du Niger. En parallèle, la violence armée elle, s’installe et s’intensifie forçant nombre de familles à tout laisser derrière elles pour fuir.
Une croissance démographique exponentielle dans certaines villes
A Djibo, chef-lieu de la province du Soum, la ville a été métamorphosée depuis l’arrivée de 200 000 déplacés. Elle a vu sa population doubler en l’espace de seulement quelques mois. Pour la plupart, ce sont des éleveurs et agriculteurs qui ont fui la violence dans leur village.
« Avec cette augmentation démographique dans la ville de Djibo, on constate une importante pression sur les ressources. », Thierry Mugisho, coordinateur des opérations sur le terrain pour le CICR au Burkina Faso.
Pour alléger la pression entre populations hôtes et déplacées, le CICR et la Croix-Rouge burkinabè ont fourni, entre janvier et octobre, une assistance alimentaire à 50 000 déplacés dans les régions du Sahel et du Nord du Burkina Faso. Sur la même période, 10 000 personnes déplacées et hôtes ont vu leur accès à l’eau potable s’améliorer.
Un accès aux soins de santé limité
Conséquence directe des déplacements, le nombre de patients dans les centres de santé de Djibo a été multiplié par 3 à 4. En parallèle, de nombreux centres de santé continuent de fermer. A Djibo, la moitié des formations sanitaires sont à l’arrêt. En cause notamment, un manque crucial de personnel de santé. Bien que protégés par les Conventions de Genève, ils sont de plus en plus victimes de la violence. Entre mai 2018 et juillet 2019, le CICR a recensé pas moins de 26 incidents dans lesquels des agents de santé, leurs biens ou leurs véhicules ont été directement touchés.
Au « pays des hommes intègres », on retrouve l’un d’eux, le docteur Boukary Sorgho, responsable du département Santé du CICR dans le pays. Il revient sur l’aide mise en place par les équipes du CICR et de la Croix-Rouge burkinabè pour améliorer l’accès aux soins à Djibo.
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