Le 25 août 2017, des violences éclatent dans l’État de Rakhine au Myanmar. Principale conséquence : la fuite et l’exil au Bangladesh voisin de 688 000 personnes dont la plupart se concentre dans la région de la ville côtière de Cox’s Bazar.
Au début, les Bangladais font montre d’accueil et de partage. Mais rapidement, le flot incessant de réfugiés finit par impacter les ressources, l’infrastructure, les services publics, l’économie de toute une région affectée depuis des décennies par la pauvreté. En quelques semaines, la population de Cox’s Bazar a plus que doublé.
Afin de soulager certaines familles d’accueil obligé, le CICR a développé avec le Croissant-Rouge du Bangladesh des initiatives micro-économiques dont voici quelques témoignages.
Johura Khatun, 50 ans, vit à Chakmarkul dans la région de Cox’s Bazar. Avec 9 personnes à sa charge, sa seule source de revenus et de denrées alimentaires provenait de son lopin de terre. En septembre 2017, des déplacés ont trouvé refuge sur ses terres. Sans ressource ni perspective de changement, elle a demandé de l’aide à ses voisins :
« J’ai dû emprunter de l’argent à mes voisins pour nourrir ma famille ».
Abdur Rahman, 32 ans, aussi propriétaire d’un jardin et de quelques champs, a perdu son unique source de revenus lorsque des déplacés se sont installés sur ses terres. Face au défi de nourrir les 5 membres de la famille, Rahman a décidé de tirer profit de ses compétences en mécanique en créant un petit atelier. Cependant, avec des coupures d’électricité très régulières, il ne pouvait travailler correctement.
« Je perdais des clients et mon revenu diminuait rapidement, explique Rahman. Un générateur aurait été d’une grande aide. »
Pour soutenir les habitants de la région Cox’s Bazar, le Croissant-Rouge du Bangladesh, avec le support du CICR a mis en place des initiatives micro-économiques.
Comment ça marche ?
Avec les personnes qui ont besoin d’une aide, ils identifient leurs besoins et proposent une aide spécifique à chaque personne. Cette aide peut prendre différentes formes : formation professionnelle, subventions pour produire des denrées alimentaires, prêts de microcrédit, ou une combinaison des trois.
Les habitants de la région de Cox’s Bazar ont ainsi pu investir des fonds dans l’agriculture, l’élevage, l’entreprenariat afin de générer de nouveaux revenus.
6 mois après avoir reçu de cette aide, Johura et Rahman constatent déjà une amélioration dans leurs conditions de vie.
Johura, qui a investi dans 1,6 acre de terre pour cultiver du paddy, a déjà réalisé des bénéfices.
« La saison prochaine, je prévois de cultiver plus de terres et de faire pousser des légumes à côté du paddy. »
Pendant ce temps, Rahman a utilisé cette aide pour acheter un générateur dont il avait besoin et pour relancer son entreprise en difficulté. Cela a non seulement doublé ses revenus, mais a également permis de réaliser des rêves auparavant impossibles.
« Je suis solvable maintenant. J’économise également pour l’avenir de mes enfants ».
Commentaires