Septante ans comme on dit en Suisse. Les Conventions de Genève ont 70 ans cette année. Joyeux anniversaire ; quatre conventions dont la petite dernière adoptée en 1949 protégeant l’immense majorité des victimes dans la guerre : les civils…
Les Conventions adoptées avant 1949 (1864, 1907 et 1929) ne concernaient en effet que les combattants, blessés ou détenus, et non les personnes civiles. Seules quelques règles élémentaires, annexées dans le droit de La Haye sur la conduite des hostilités traitaient du sort des populations en temps de guerre et à leur protection dans des territoires occupés.
Mais cette protection apparut clairement insuffisante.
En 1929, la conférence diplomatique qui révisa la Convention de Genève sur les militaires blessés et malades et établit la Convention sur le traitement des prisonniers de guerre, se borna à émettre le voeu que « des études approfondies soient entreprises en vue de la conclusion d’une convention internationale concernant la protection des civils de nationalité ennemie qui se trouvent sur le territoire d’un belligérant ou sur un territoire occupé par lui ».
Cinq ans plus tard, en 1934, la XVe Conférence internationale de la Croix-Rouge réunie au Japon approuva un projet de convention en 33 articles relatifs à la protection des civils, « Le projet de Tokyo » rédigé par le CICR.
Ce texte devait être soumis aux Etats lors d’une nouvelle conférence diplomatique prévue au début de 1940… Mais entre temps avait eu lieu l’invasion de la Manchourie par les Japonais, la guerre d’Espagne, le conflit Italo-Ethiopien,
La Seconde Guerre mondiale, des persécutions nazies contre les juifs d’Europe aux impitoyables bombardements aériens de métropoles, révéla alors à quel point fut déplorable l’absence d’une convention internationale protégeant les civils en temps de guerre.
De ce traumatisme, à marche forcée et en à peine 4 ans, les Etats adoptèrent le 12 août 1949 à Genève un texte spécifique à la protection des civils dans les conflits armés internationaux : la 4ème Convention de Genève. Il était temps.
2019 voit aussi les 90 ans de la 3ème Convention qui permet, toujours aujourd’hui, au CICR d’avoir accès des dizaines de milliers de prisonniers de guerre.
Bon anniversaire donc à ce patrimoine mondial de l’humanité que 196 Etats se sont « engagés à respecter et à faire respecter en tout temps et en toute circonstance »(*) et dont ils feraient bien de se souvenir de temps en temps…
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