Les 19 et 20 octobre derniers, la Croix-Rouge Française organisait les premières journées nationales du rétablissement des liens familiaux (RLF). Activité centenaire  – née durant la première guerre mondiale avec l’Agence centrale des prisonniers de guerre du CICR à Genève – le RLF et la recherche des personnes portées disparues demeurent parmi les activités phare du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

Conflits armés, catastrophes naturelles mais aussi migrations, des centaines de milliers de personnes sont à la recherche de proches portés disparus. Le droit de savoir des familles demeure la pierre angulaire de cette activité de protection partagée à travers le monde par toutes les sociétés de Croix-Rouge et de Croissant-Rouge, sans oublier évidemment le rôle central du CICR.

[Voir le grand format réalisé en Mauritanie « Les disparus disparus du Guidimakha »]

A Paris, il y a 10 jours, l’objectif de la Croix-Rouge Française était double : positionner le RLF dans le contexte de la migration et, à l’aune des réalités opérationnelles, améliorer la qualité du travail de recherche et de remise en contact. SOS Méditerranée et l’expérience des sauvetages conduits par l’Aquarius, La Cimade, la coalition Boat4People mais également des sociétés de secours nationales comme la Croix-Rouge italienne ont pu échanger sur leurs expériences respectives des problèmes de débarquements et de prise en charge des migrants mais aussi des questions relatives aux personnes portées disparues. Sur le douloureux problème de l’identification des dépouilles repêchées en mer, la journaliste Taina Tervoven, auteur de la formidable série des Jours consacrée en 2018 aux migrants disparus en mer a offert une vue d’ensemble sur toute la problématique des cadavres anonymes mais aussi de l’attente de familles demeurant sans nouvelles de leurs proches.

Le CICR à ce propos a apporté une expertise éthique et un éclairage technique en soulignant les innovations en cours notamment en terme d’identification et de mise en relation comme l’outil internet Trace The Face, déployé entre sociétés nationales de Croix-Rouge et de Croissant-Rouge depuis 2013. A cela s’est un ajouté un rappel sur les travaux de recherches dans les pays d’origine des migrants et des conventions signées entre les Etats et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge pour une meilleure collaboration dans le processus d’identification.

Parmi les témoignages poignants de ces deux journées beaucoup se souviendront de celui de Kouamé, suivi par le bureau RLF de la Croix-Rouge de Toulouse et auteur d’un livre témoignage, Revenu des Ténèbres.