Le saviez-vous ? Le deuxième plus haut sommet de Suisse s’appelle Henry Dunant…

La Pointe de l’Est (l’Ostspitze) au sommet du Mont Rose dominant Praborgne (Zermatt) a été renommée Dunantspitze, la Pointe Dunant. Un hommage rendu en 2014 pour les 150 ans de la première convention de Genève.
On savait déjà le vieil Henry très en pointe pour son époque, il est maintenant perché, en plein Valais, à 4632 mètres d’altitude… Compliments… Et devinez qui il a pour voisin ? Sur la même crête ? A quelques cordées à peine, deux mètres plus haut et dominant toute la Suisse ? Le général Guillaume-Henri Dufour premier président du CICR (1863) (et accessoirement ancien maître d’arme de Napoléon III). Dufourspitze, Dunantspitze, deux petits mètres de différence pour deux maîtres au sommet.

Guillaume-Henri Dufour (1787-1875), premier président du CICR.

La pointe Dufour (4632) s’appelle ainsi depuis le 28 janvier 1863. Rendez-vous compte, le général aura connu cet honneur de son vivant. Mais, en scrutant la chronologie de l’année 1863, on constate que l’hommage rendu ne salue pas ses penchants Croix-Rouge car le 28 janvier, le CICR n’existe pas encore.

Il naîtra officiellement trois semaines plus tard, le 17 février 1863. Dufour au sommet en acceptera, sans se faire prier, la présidence. Il est vrai que le général est l’une des plus hautes personnalités Suisses, limite héros national, incarnant l’unité de la Confédération helvétique pour avoir maté, 15 ans auparavant et sans sang versé (enfin, pas trop) la ligue du Sonderbund emmenée par 7 cantons catholiques… C’était en 1847.

Bref, Dufour et Dunant couronne le Mont Rose. Un militaire et un humanitaire rimant avec CICR… Logique. Après tout, le jour où la Suisse cessa de fournir des mercenaires à  l’Europe entière elle envoya de part le monde des humanitaires… Les fameux délégués… Que n’attend-on pour rebaptiser le Mont Rose, Mont CICR ? « J’ai gravi le CICR », ça aurait de la classe… Façon Sisyphe, évidemment.