Port-Soudan (CICR) – Deux tiers des civils au Soudan n’ont plus accès aux services de santé essentiels, la plupart des hôpitaux et centres de santé du pays ayant été contraints de fermer leurs portes. Des médecins et des infirmières ont été tués et blessés, et de nombreux établissements de santé ont été endommagés par les bombardements et les frappes aériennes depuis le début du conflit en avril 2023.

Les attaques répétées contre les établissements et le personnel de santé ont de graves conséquences dans un contexte d’aggravation de la crise alimentaire. Les centres de santé sont essentiels pour prévenir, détecter et traiter la malnutrition. Leur capacité à fonctionner est vitale pour les plus vulnérables, notamment les femmes enceintes et allaitantes et les enfants de moins de cinq ans.

« La situation dans les centres de santé dépasse les mots », déclare Amélie Chbat, qui supervise les programmes de santé du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) au Soudan. « Les blessés manquent de médicaments, de nourriture et d’eau, et les personnes âgées, les femmes et les enfants sont privés de traitements essentiels comme la dialyse ou les médicaments contre le diabète. Et la situation continue de se détériorer. »

Le nombre de rapports faisant état de pillages et de vandalismes dans les établissements de santé, de menaces et de violences physiques contre le personnel et les patients, ainsi que de refus de services de santé aux civils, est en augmentation. Des combattants et des civils meurent parce qu’ils ne peuvent pas recevoir de soins médicaux à temps. Des communautés entières sont coupées des services vitaux, tels que les soins de maternité, les soins pédiatriques et les vaccinations.

Le CICR rappelle aux parties au conflit que de telles actions auront des conséquences graves et durables pour l’ensemble de la population soudanaise et que la protection des soins de santé est une obligation en vertu du droit international humanitaire.

Le personnel médical doit être autorisé à exercer ses fonctions conformément à l’éthique médicale dans un environnement sûr et sécurisé. Les attaques délibérées contre le personnel médical ou les infrastructures médicales constituent une grave violation du droit international humanitaire.