Haaaa l’infirmière Croix-Rouge, personnification du secours, égérie de la Première guerre mondiale… heu, ha ben non. A mieux regarder cette série de cartes postales, l’infirmière est surtout une bonne soeur. Quant à l’uniforme du blessé, il n’est point celui réglementaire du poilu.
Une bonne soeur avec un brassard Croix-Rouge ? Pourquoi pas, on vit des religieux durant les combats de la courte guerre franco-prussienne (1870-1871) intégrés aux services de secours, parés du brassard Croix-Rouge. Mais les trois entités françaises (la Société de Secours aux blessés militaires (1864), l’Association des Dames françaises (1879) et l’Union des Femmes de France (1881) constituant la « Croix-Rouge française ») ont toujours été laïques.
Croix-Rouge polyvalente…
En fait, cette série de cartes postales au kitch consommé mettant en scène la même et expressive « religieuse » et un placard politique ! Ici, notre héroïne aide une vieille dame, là, elle fait la classe aux enfants, plus loin, elle assiste un blessé, etc.
… et instrumentalisée !
Cette collection n’est pas humanitaire, elle est juste politique et antérieure à 1914. Pour le comprendre, il suffit de lire la légende de la dernière des dix cartes ; celle où notre bonne soeur est encombrée d’un parapluie et d’un baluchon : Expulsée !
En réaction au p’tit père Combes
Les aventures de cette religieuse se situent juste après 1903, juste après qu’Emile Combes, président du Conseil et « bouffeur de curés » ait ordonné l’expulsion de 53 congrégations, soit environ 2000 établissements catholiques. Toutes fures victimes de la loi de 1901 sur les associations qui fixe, entre autres, le statut des ONG humantaires françaises y compris celui de la Croix-Rouge française.
Abus d’emblème
Ainsi, au tout début du 20ème siècle, monarchistes et catholiques-ultra qui combattaient la « Gueuse » (la République), instrumentalisaient la Croix-Rouge… C’est du propre.
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