A la litanie des morts et des blessés, s’ajoute, dans tous les conflits armés, celles des portés disparus. Le CICR depuis plus de 150 ans, avec le concours des sociétés nationales de Croix-Rouge et de Croissant-Rouge, recherche, à la demande des familles, des informations sur ce qu’il est advenu de leur proche. Cela s’appelle le droit de savoir.

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Après plus de dix ans de conflit au Nord-Est du Nigéria, des milliers de familles demeurent sans nouvelles de proches. L’espoir demeure, ténu mais réel. Un espoir aussi douloureux que l’incertitude de l’attente. Ce cocktail délétère est appelé « perte ambigüe » par les psy. Le porté disparu est absent dans le réel, mais obsessionnellement présent chez ceux qui l’attendent, l’espèrent.

Travail de fourmi de la Croix-Rouge

En parallèle, on trouve le travail de fourmi des équipes du CICR et des Croix-Rouge et Croissant-Rouge qui, à force de recherche, parviennent parfois à élucider un cas. Ce travail conduira soit à rendre possible le deuil, soit à réunir enfin les membres d’une famille séparés parfois depuis des années.

« Un porté disparu n’est pas comme un mort »

« Après le décès d’un proche, après le processus de deuil, une personne peut reprendre sa vie. Avec le doute entourant un proche porté disparu, il n’y a pas de fin. Les gens s’accrochent à l’espoir. L’espoir est humain » explique Ahmed qui, pour le CICR à Maiduguri, essaie d’apporter un soutien aux familles dans le cadre d’un programme spécifique d’accompagnement.

25 000 cas enregistrés

Le CICR a enregistré des demandes de recherche pour 25 000 personnes portées disparues au Nigéria depuis 10 ans. Il s’agit du plus grand nombre de cas ouverts en Afrique. On peut craindre que ce chiffre soit très en deçà du nombre réel.

Dans un long format (en anglais), le CICR propose quelques destins illustratifs du dossier « Missing » au Nigéria. « La Voix des familles dans l’attente »