La Croix-Rouge apparaît pour la première fois en opérations et en images durant la guerre franco-prussienne (septembre 1870 – mars 1871) puis lors des deux mois de l’insurrection de la Commune de Paris (mars-mai 1871).
Malgré ses six ans d’existence en 1870, il est remarquable de constater que la Croix-Rouge véhicule déjà des représentations toujours valides de nos jours. Après 160 années d’existence, la sémiologie de « la croix rouge sur fond blanc » demeure synonyme de protection et d’assistance. Une sacrée réussite ! Les premières photos en attestent, notamment durant la guerre franco-prussien de 1870.
Mais, peut-être encore plus remarquable, est l’appropriation par les Communards en 1871 de la Croix-Rouge et des principes fondamentaux de la première Convention de Genève (1864). Celle-ci, pour mémoire, porte sur le sort du soldat blessé en campagne : le blessé étant devenu une personne neutre qui doit donc être protégée et soignée y compris par l’adversaire.
Abus et non-respect de l’emblème
Autre indice de la vitalité « Croix-Rouge » en 1871, la préoccupation du gouvernement de la Commune quant à l’utilisation abusive de l’emblème ou encore de son non-respect comme en témoignent ces deux étonnants placards que l’on pouvait lire sur les murs de la capitale en avril et mai 1871.
L’argent, nerf de l’action humanitaire
Enfin, dernier indice et non des moindres : la quête ou comment financer la prise en charge des blessés ou des malades en faisant appel à la générosité publique ? Dans son ouvrage « Les communeux », le peintre et dessinateur Charles d’Arnoux de Limoges Saint-Saëns dit Bertall (1820-1882) (rangé du côté versaillais), propose, parmi une galerie de portrait d’insurgés, la quêteuse. Un tronc à la main estampillé d’une croix rouge, certes pattée, cette Parisienne demande la pièce au profit des blessés des barricades.
En mai prochain, chaque carrefour sera flanqué de secouristes de la Croix-Rouge française, tronc tendu. Donnez, c’est toujours pour la bonne cause !
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