L’approvisionnement en électricité de l’Afghanistan dépend aux trois quarts de ses voisins. Les pénuries ont des conséquences très lourdes sur la population. Le CICR tente d’y pallier, notamment en fournissant du carburant pour les groupes électrogènes.
Après des décennies de conflit et au milieu d’une crise humanitaire grandissante, l’Afghanistan, confronté à une crise humanitaire majeure, doit faire face à des pénuries de plus en plus graves d’électricité. En ville, les coupures sont de plus en plus nombreuses.
Majorant cette situation, plusieurs régions restent non-connectées au réseau national. Ceci a pour conséquences immédiates de limiter un peu plus les moyens de subsistance de la population et de réduire le fonctionnement des infrastructures essentielles déjà très vulnérables.
Pas d’électricité = pas d’eau
Sur les 1 600 mégawatts utilisés chaque année à l’échelle nationale, seuls 22% sont aujourd’hui fournis.
Le pays est ainsi majoritairement dépendant des ses voisins. Pour augmenter la production, plusieurs infrastructures-clés sont en cours de modernisation. Ces travaux impératifs perturbent néanmoins l’approvisionnement en électricité nécessaire à la production d’eau potable.
Carburant pour les groupes électrogènes
Pour palier cette situation, le CICR a, depuis le début de l’année, fourni plus de 1,2 million de litres de carburant, plus de 25 000 litres d’huile pour les moteurs et transformateurs. A cela se sont ajoutées les pièces détachées pour les groupes électrogènes pour la compagnie d’électricité afghane, les communautés urbaines et les sociétés de distribution d’eau.
Ceci a permis de continuer à faire fonctionner les pompes à eau et à fournir deux à quatre heures d’électricité par jour à plus de 3,8 millions d’habitants des provinces de Kaboul, Balkh, Herat, Kandahar, Helmand, Zabul, Uruzgan, Kunduz et Farah.
Barrage au niveau trop bas
En avril dernier, plus de 675 000 habitants de Kandahar et de Lashkargah, dans le sud de l’Afghanistan, ont subi une panne d’électricité d’un mois. En cause, le barrage hydroélectrique de Kajaki dont le niveau était trop bas pour produire les 100 megawatts nécessaires. Le CICR a ainsi suppléé à la panne totale en fournissant carburant, huile et pièces de rechange.
Pendant sept semaines, deux à trois heures d’électricité quotidienne ont ainsi pu être assurées.
L’accès aux biens essentiels est un droit
« Sans électricité, les deux tiers des habitants ne pourraient pas accéder à l’eau car ils ne sont pas connectés au réseau urbain. En outre, plusieurs services vitaux tels que les établissements de santé ou les écoles étaient confrontés à de nombreuses coupures. L’approvisionnement régulier en électricité ne doit pas être un privilège, c’est un droit. L’accès à l’alimentation électrique garantit que les personnes ont accès à l’eau », explique Sameer Putros, coordinateur « Eau et Habitat » du CICR en Afghanistan.
L’humanitaire ne pourra seul régler l’ampleur de la crise
Des décennies de conflits armés et de violences, le sous-investissement dans les infrastructures hydrauliques, les défis économiques cumulés au gel des actifs et au manque de financement continuent de mettre en danger des millions de vies en Afghanistan.
Le CICR y fait ce qu’il peut pour soutenir les populations. Cependant, des solutions à long terme sont impératives.
États et agences de développement devraient reprendre les investissements dans des projets d’infrastructures-clés. À l’approche de l’hiver, les besoins vont aller encore plus croissants.
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