Comme dans tous les conflits armés, puis parfois des mois voire des années après que les armes se soient tues, se pose la question des personnes portées disparues.

Sont-elles mortes, blessées, dans l’incapacité de pouvoir communiquer ? L’absence de nouvelle, la perte ambigüe comme disent les psychologues pour qualifier à la fois l’insupportable attente et le deuil impossible, est le lot de nombreuses familles dont le quotidien oscille entre hypothétique espoir et réel abattement jusqu’à ce que s’établisse la vérité.

La responsabilité des Etats

Le droit de savoir des familles est une préoccupation humanitaire du CICR et du formidable réseau planétaire qu’est celui de la Croix-Rouge / Croissant-Rouge. Ce droit de savoir est aussi une obligation légale des Etats partie aux Conventions de Genève. Ils doivent tout mettre en oeuvre pour favoriser le travail de recherches ; par exemple mettre à disposition toutes les informations susceptibles de faire éclater la vérité.

Cénotaphe vs. mausolée

Tant que la vérité à propos d’un proche porté disparu ne sera établie, perdurera l’espoir. C’est humain. Le deuil rendu impossible, l’absence d’endroit où se recueillir au-delà de la douleur peut aussi apparaître comme un frein à la paix, à la réconciliation, à l’avenir. Le cénotaphe, tombe vide, dressé à la mémoire de l’absent est plus insupportable que le mausolée sur lequel se recueillir.

Voilà pourquoi, des années durant, le CICR et les services de recherches des Croix-Rouge et des Croissant-Rouge se préoccupent de l’identification et du rapatriement des dépouilles mortelles, stigmates de la guerre ou encore, aujourd’hui, de la migration.

Les disparus du Haut-Karabakh

L’explosion de violence dans le conflit du Haut-Karabakh à l’automne dernier est à l’origine de nombre de personnes portées disparues, combattantes pour la plupart. Là comme ailleurs, le CICR travaille à élucider les cas dans l’intérêt des familles. Ceux-ci viennent s’ajouter aux 4 500 cas de disparition toujours ouverts et remontant aux années 90. Le CICR qui depuis l’automne a procédé à 170 missions de recherche, vient de publier un long format à ce propos. A découvrir ici.

Voir également le site dédié au rétablissement des liens familiaux.