Il y a aujourd’hui, 26 ans, le 6 avril 1994, la mort du président rwandais Habyarimana signait le déclenchement du génocide. La délégation du CICR à Kigali décide de rester opérationnelle bien que toutes les autres organisations, à l’exception d’une poignée de volontaires de Médecins Sans Frontières, quittent le pays tout entier livré aux impitoyables massacres. Philippe Gaillard, à la tête de la délégation choisit de rester.

20 années sans parler

En 2014, il accepta de nous parler, de partager son souvenir, son expérience. Un témoignage très fort et un questionnement sur ce qu’est l’engagement humanitaire.

Philippe ne s’est jamais totalement remis de cette tragédie. Les opérations de la délégation permirent de sauver en 1994 quelque 80 000 personnes. Voici son récit ainsi que les témoignages de ses proches, sa femme Maria-Teresa, ses enfants, Isabelle et Benjamin, son collègue du CICR, Edmond Corthésy, facilitateur du film et son associé vigneron et ami, Didier Joris. Depuis 2007, Philippe Gaillard est retiré sur ses terres valaisannes en Suisse où il se consacre à la production de la vie, la vigne.

Synopsis

Il ne s’agit pas d’un film sur l’histoire du génocide, même si le personnage principal, Philippe Gaillard, en fut l’un des principaux et rares témoins étrangers.

En 1994, le chef de la délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à Kigali décide de rester avec une poignée d’expatriés, « pour ne pas abandonner les 120 collègues rwandais, Hutus et Tutsis » alors que toutes les institutions et organisations étrangères quittent le pays.

« Une goutte d’Humanité, dans une mer de sang », c’est ainsi que Philippe Gaillard résume l’action du CICR durant le génocide ; une « goutte d’humanité » : 80 000 personnes sauvées.

Dans la délégation, un livre fétiche dont on lit chaque jour à voix haute des passages : « Une saison en enfer » de Arthur Rimbaud.

Philippe a quitté le CICR en 2007 et s’est reconverti, dans son Valais natal, « à la production de la vie » : la vigne.

Ce film, « la Vendange », est la parole humble et rare, celle d’un cauchemar murmuré derrière un rang de vignes.

Cette voix est celle de Philippe captée en un long plan séquence, en une seule prise, au débotté. Mais il y aussi Maria-Teresa, son épouse et ancienne collègue, Isabelle et Benjamin, leurs enfants nés après le Rwanda.

Ce document produit par la délégation régionale du CICR en France a été réalisé par Edwige Jeannenot, Lucile Marbeau et Frédéric Joli.

Il est régulièrement projeté dans des formations aux métiers de l’humanitaire.