Dans l’est de la République démocratique du Congo, après les récents affrontements entre l’armée congolaise et le M23, la situation demeure critique. Des milliers de personnes ont été poussées sur les routes de l’exil, les hôpitaux sont saturés alors que les services essentiels -installations électriques notamment- ont été lourdement impactés.
L’endommagement du réseau électrique enclenche une réaction en chaine, notamment dans les hôpitaux : l’assistance respiratoire de patients s’arrête ; les blocs opératoires ne sont plus éclairés ; la conservation des médicaments est altérée. Tout cela, à un moment où les hôpitaux sont plus que jamais sollicités.
Les coupures d’électricité ont par ailleurs entrainé l’interruption du traitement des eaux, conduisant la population à boire l’eau du lac Kivu. Le risque d’apparition de maladies hydriques comme le choléra augmente alors, précisément au moment où les hôpitaux ne peuvent pas accueillir davantage de patients.
« Maintenir et rétablir les services essentiels, comme les soins de santé et l’accès à l’eau, font partie de nos activités liées à notre mandat de protection des populations touchées par les conflits armés », rappelle Myriam Favier, cheffe de la sous-délégation du CICR à Goma.
Parmi les actions déployées par le CICR depuis début janvier 2025 :
Maintenir ou rétablir les services essentiels
En l’absence d’électricité et en réponse à court terme, le CICR a fourni du carburant pour faire fonctionner les groupes électrogènes de quatre structures médicales (Hôpital CBCA Ndosho, Hôpital Provincial du Nord-Kivu, Centre Chirika La Umoja et Centre Adventiste), à la régie nationale (REGIDESO), à une entreprise privée de distribution d’eau (Yme Jibu) et à l’Institut National de Recherche Biomédicale (INRB).
Dans un second temps, le CICR a apporté son soutien à l’entreprise chargée de rétablir une ligne électrique qui fournit de l’électricité à 70% de la ville de Goma. Cette action, mise en place grâce aux garanties de sécurité obtenues des parties au conflit, a permis de rétablir la station de pompage d’eau de Kyeshero qui fournit de l’eau potable à plusieurs quartiers résidentiels de la ville et à des établissements de santé, tel que l’hôpital Ndosho.
Prendre en charge les blessés et traiter dignement les dépouilles
Environ 1 300 personnes blessées par balle ou par explosion ont été prises en charge dans l’un des quatre établissements soutenus par le CICR, grâce, entre autres, à l’intervention de chirurgiens de guerre.
Pour faire face à la saturation des hôpitaux, le CICR a installé des tentes aux abords des structures médicales afin de poursuivre la prise en charge des blessés.
En soutien à la Croix-Rouge de la RDC, des sacs mortuaires ont été fournis pour assurer une gestion digne des corps.
Maintenir ou rétablir le lien familial
Entre le 28 et le 31 janvier, 55patients qui avaient perdu contact avec leurs proches dans les combats ont pu renouer grâce à des appels téléphoniques facilités par le CICR.
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