Mali : « On faisait la queue nuit et jour pour avoir de l’eau »

Actualité / Afrique
Aminata Cissé

Mali : « On faisait la queue nuit et jour pour avoir de l’eau »

© Sidi B Diarra

Walet Injagal et Indabérane sont des villages nomades connus pour leur hospitalité et leur écosystème propice au pâturage. Situés respectivement dans les communes de Tilemsi et d’Anchawadj (région de Gao), ils constituent des zones de transhumance et de refuge. Avec une forte concentration humaine et de bétails fuyant la violence armée, l’accès à l’eau est plus que jamais une nécessité et engendre souvent des tensions communautaires.

Depuis longtemps, l’accès à l’eau est un défi dans dans les communes de Tilemsi et d’Anchawadj. « Avant, on creusait des puisards pour avoir de l’eau, mais ils ont tari et ils se sont même effondrés » exprime Oumar Ag Galam, un berger.

Avec la surpopulation animale née du déplacement massif, le seul puits encore en activité à Walett Injagal était source de tension. « Les gens et leurs animaux arrivaient, assoiffés. On faisait la queue nuit et jour pour avoir de l’eau et des disputes survenaient fréquemment », explique Soulymane Ag Oumeyyata, chef du village. Cette cadence effrénée a fini par assécher le puits et tout de suite après, ce fut le tour des mares et des puisards.

Faute d’eau, les habitants n’avaient d’autres moyens que de parcourir entre 3 à 10 km afin de s’approvisionner au travers d’autres puits et puisards. « Il nous fallait 2 à 3 heures pour ramener de l’eau » confie Ina Walett, une résidente d’Indabérane. Alors, pour les familles n’ayant que leurs pieds pour se déplacer, c’était une peine supplémentaire.

Ainsi, des éleveurs étaient contraints de brader les gros ruminants pour éviter les pertes dues au manque d’eau et au risque de vol.

Face à ces difficultés, le CICR a réalisé dans les villages de Walet-injagal et Indabérane des forages et des abreuvoirs. Ces derniers ont permis de renforcer la résilience des villageois à travers l’amélioration de leurs conditions de vie et leurs moyens d’existence.

© Sidi B Diarra

D’une capacité de 64 000 L/jour chacun, ces forages fonctionnent à l’énergie solaire. Ainsi, ces dispositifs contribuent durablement à l’accès à l’eau pour plus de 8 500 personnes, dont 2 000 déplacés et environ 25 000 animaux.

« Maintenant, nous avons de l’eau en abondance pour nos besoins quotidiens. Nous faisons même du maraîchage avec », se réjouit Inna Walett.

En partenariat avec les Directions Régionales de l’Hydraulique, la SOMAPEP et la SOMAGEP, le CICR soutient, réhabilite et/ou construit des systèmes d’approvisionnement en eau potable dans les localités les plus affectées par le conflit. Cela inclut des puits, forages (équipés de pompes manuelles ou de groupes électropompes), mais aussi des infrastructures plus complexes composées de réseaux, de réservoirs, de bornes fontaines, d’abreuvoirs et de champs photovoltaïques.

Partager cet article

Commentaires

Il n'y a aucun commentaire.

Commentez