Ce 30 août, comme chaque année, est la Journée internationale des victimes des disparitions forcées. Elle a été élargie au fil des ans à toutes les personnes portées disparues dans un conflit armé, une catastrophe naturelle ou sur les routes de la migration. Le CICR est très impliqué dans cette priorité humanitaire méconnue.

Des conflits armés ou d’autres situations de violence se retiennent les images montrant la tragédie des victimes, morts, blessés, fuyards, déplacés, réfugiés. Et l’humanitaire qui fait ce qu’il peut pour tenter de porter assistance. Et parmi les morts, les blessés et les fuyards il y a une proportion souvent ignorée de portés disparus comme autant de familles en attente de nouvelles.

Qui se soucie des disparus ?

Conséquence silencieuse du désastre, les portés disparus hantent, parfois des années durant, leurs proches, partout sur la planète. Le CICR et le formidable réseau des Croix-Rouge et des Croissant-Rouge travaillent au quotidien pour rétablir le contact entre proches séparés ou encore tenter de trouver des indices sur tel ou tel cas de disparition.

Statistiques du réseau des liens familiaux de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge :

En 2022, plus de 55 000 personnes ont été enregistrées comme portées disparues par leurs familles auprès du Family Links Network. Ceci porte le nombre de cas ouverts à plus de 195 000.

Près de 13 000 personnes ont été retrouvées dont 5 000 ont pu être réunies avec leur famille*

170 000 messages Croix-Rouge ont été transmis et 2,5 millions d’appels téléphoniques facilités.

(*Ces cas ont été résolus par le CICR, les Croix-Rouge et les Croissant-Rouge et parfois par les familles elles-mêmes.)

 

Conséquences humanitaires des disparitions

Fin 2022, la séculaire Agence centrale de recherches du CICR, basée à Genève, enregistrait pas moins de 195 000 demandes de recherche ; le dessus d’un iceberg. Partout sur la planète, l’institution dirige le travail de fourmi qui parfois permettra d’élucider un cas, de transmettre la nouvelle, bonne ou mauvaise, à la famille et de mettre un terme à une longue, douloureuse et obsédante attente. Née pour les victimes des conflits armés, la recherche s’est aujourd’hui élargie à d’autres catégories de portés disparus : les migrants.

Perdre le contact

Combien de migrants sont-ils à ne plus être en mesure de communiquer ? Les routes de l’exil, qu’elles soient à travers l’Afrique en direction de l’Europe ou en Amérique Latine vers les Etats-Unis sont dangereuses, impitoyables, inhumaines pour celles et ceux qui n’ont eu pour choix que de mourir ou de fuir la guerre ou la misère. Les raisons des cas de disparition sont multiples, allant du décès à la détention administrative en passant, par exemple, par une hospitalisation ou une incarcération, voire séquestration. Bien que beaucoup de migrants soient connectés via les réseaux sociaux, que se passe-t-il si le smartphone est perdu, cassé ou confisqué ? La Croix-Rouge a créé un outil spécifique pour aider les familles à retrouver un proche porté disparu : Trace the Face.

La perte ambigüe pour les proches

Quelle que soit la raison de la disparition, l’impact sur les familles est toujours tragique. A l’insupportable attente, au deuil impossible, à l’espoir têtu et obsédant – les psychologues nomment ceci « la perte ambigüe »- viennent s’ajouter nombre de difficultés administratives, juridiques, économiques. Le CICR, comme les Croix-Rouge et Croissant-Rouge, tentent d’y pallier au cas par cas, parfois des années durant.

L’espoir infime mais bien là

Chaque minute, quatre familles séparées peuvent grâce au réseau Croix-Rouge contacter des proches par téléphone. Chaque heure, un cas est résolu. Et chaque jour, selon les statistiques, le CICR facilite les retrouvailles de 13 personnes avec leurs familles !