Malgré l’insécurité qui prévalait sur l’axe reliant la capitale Bangui à la frontière du Cameroun, le convoi a parcouru en tout près de 1 400 kilomètres avant d’atteindre le centre logistique du CICR de Bangui.
« C’est le premier convoi organisé par le CICR cette année. Il a reçu l’approbation immédiate de toutes les parties au conflit pour acheminer l’aide humanitaire. C’est un signal encourageant pour le respect du droit international humanitaire », explique Yves Van Loo, chef adjoint de la délégation du CICR en RCA.
« Le convoi n’a pas été accompagné par une escorte armée car le CICR étant une organisation neutre, il est impératif que notre action humanitaire soit dissociée de tout acteur armé, visant à assurer la sécurité. C’est une constante dans les actions du CICR dans le monde de travailler sur la base de l’acceptation de tous », précise-t-il.
Un pays totalement enclavé
Selon OCHA[1], plus de 500 camions avec des fournitures essentielles de l’ONU et de ses partenaires, y compris de la nourriture et des médicaments, sont bloqués depuis le début des affrontements le 17 décembre 2020 à la frontière camerounaise, ainsi que plus de 1 100 camions transportant des marchandises commerciales.
Une grande partie des marchandises importées dans le pays, totalement enclavé, arrive par la route depuis le Cameroun.
« La Centrafrique n’a pas d’accès direct à la mer, c’est pourquoi nous nous occupons d’acheminer des marchandises – que nous achetons sur place ou à l’étranger – directement vers la République centrafricaine », explique Martine Fouda Eyango, responsable d’entrepôts CICR au Cameroun.
Blocus autour de Bangui
En raison du blocus en cours autour de la capitale de la RCA, le prix de certaines denrées de base importées a augmenté de 240 pour cent à Bangui et dans les régions avoisinantes[2]. Les combats intenses ont entraîné une situation alarmante dans plusieurs régions du pays. Près de 129 000 personnes[3] se sont déplacées depuis décembre 2020 et vivent dans des conditions précaires sans aucune source de revenus ou de réelles perspectives de retour.
Insécurité alimentaire
« Mon mari est parti dans la brousse. Avant, nous cultivions nos champs, maintenant on ne peut plus y aller à cause des hommes armés. Nous restons ici par contrainte », raconte Marie, déplacée à Grimari avec ses quatre enfants depuis janvier 2021. L’insécurité alimentaire constitue une réelle menace, surtout pour les enfants particulièrement vulnérables. Selon les Nations unies, près de 2,3 millions de personnes risquent de souffrir d’insécurité alimentaire en République centrafricaine en 2021.
« Cette aide doit répondre aux besoins les plus urgents des milliers de familles qui sont pris au piège des combats. Nous espérons acheminer d’autres convois dans les semaines à venir afin de réapprovisionner nos stocks de biens essentiels, de médicaments et de nourriture. », conclut Yves Van Loo.
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