Assistance aux déplacés
Au premier semestre, le CICR a pu assister plus de 32 000 déplacés internes ainsi que les familles hôtes en améliorant leur accès à l’eau potable. Au total, quatre forages ont été creusés et 56 pompes à main réparées permettant l’alimentation au total de douze communes. En parallèle, dans les régions du Soum et du Lorum, 69 000 déplacés ont reçu une assistance alimentaire.
Soutien médical et visites en détention
Côté médical, les équipes ont pu approvisionner régulièrement en kits de soins les dispensaires et structures de santé de Djibo, Fada N’Gourma, Matiacoali (Est), Kaya et Barsalogho (Centre-Nord). Durant le premier trimestre 2020, le CICR a pu avoir accès à 8 lieux de détention (5 permanents et 3 provisoires) à Ouagadougou, Fada N’Gourma et Ouahigouya et visiter près de 3 000 prisonniers.
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Visite du président du CICR
C’est avec en tête ce bilan opérationnel que le président du CICR, Peter Maurer, accompagné du directeur des opérations, Dominik Stillhart et du directeur Afrique de l’Institution, Patrick Youssef, a effectué la semaine dernière une visite aux plus hautes autorités burkinabè. Ce voyage s’est effectué à la suite d’une visite au Niger. Depuis 2019, la violence armée au Burkina Faso mais aussi au Mali et au Niger a connu une augmentation de 62% du nombre de tués.
Elle a contraint plus d’un million de personnes à fuir et tout abandonner. Dans de nombreuses régions, l’intensification des combats entrave l’accès aux services essentiels, notamment aux soins de santé, et met à mal une économie déjà fragile. A cela s’ajoute la menace de la pandémie Covid-19.
Les civils comme toujours paient le prix
Au premier semestre de 2020, selon des données du projet ACLED (Armed Conflict Location & Event Data Project) 4 660 personnes ont été tuées parmi la population civile. Le niveau de violence atteint dans la région préoccupe de plus en plus le CICR.
Pour mémoire, en vertu du droit international humanitaire, quelque soit le conflit, la population civile doit être protégée et épargnée par les belligérants.
La violence se retrouve également majorée par les effets du changement climatique. Les vagues de chaleur records mais aussi les inondations exacerbent les tensions et violences, notamment entre agriculteurs et éleveurs.
« Il s’agit d’une crise complexe liée à une multiplicité de facteurs que sont la hausse de la violence et des tués, la fermeture des structures de santé, les effets du changement climatique et la pandémie de Covid-19 », explique Peter Maurer. « Ici, les gens sont frappés de plein fouet par toute une série de difficultés qui les plongent dans la souffrance. »
Une rallonge budgétaire de près de 8 milliards de francs CFA pour le Sahel
L’accès aux soins de santé est essentiel dans un contexte de conflit et de pandémie mondiale. Or au Mali, près de 20% des centres de santé sont en partie endommagés ou détruits. Au Burkina Faso, 14% de ces établissements sont fermés ou ne fonctionnent que partiellement. Les combats et les déplacements forcés empêchent les agriculteurs d’accéder à leurs champs, ce qui met des familles entières en difficulté. L’accès humanitaire aux communautés touchées par les violences devient plus complexe dans certaines régions, ce qui fragilise davantage les personnes déjà vulnérables.
Face à cette situation, le CICR a récemment ajouté près de 8 milliards de francs CFA (soit environ 11,1 millions d’euros) à son budget opérationnel pour la région du Sahel. Ces fonds seront consacrés à renforcer la protection des civils, à soutenir la fourniture de services essentiels et à aider les communautés touchées par la violence à rétablir leurs moyens de subsistance.
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