Le maître de la bande-dessinée figure dans une petite fiche des archives de l’Agence centrale de recherche du CICR. Enfant, Hugo Pratt a vécu dans la colonie italienne d’Abyssinie (Ethiopie) jusqu’à la fin de l’occupation du pays et son rapatriement en Italie. C’est lors de ce rapatriement qu’il sera enregistré par des délégués du CICR.

« J’ai appris à dessiner en Ethiopie » disait le créateur de Corto Maltese. Hugo Pratt avait 10 ans lorsqu’il rejoint son père, militaire de carrière, chargé du contrôle des frontières et de la population nomade. « J’ai vécu entre les Afars et les Issas, dans un monde aventureux à la Kipling » racontait-il. Les Afars, un peuple qui l’aura marqué – on les retrouve sous les traits de son farouche personnage Cush, guerrier anti-colonialiste, dans Les Ethiopiques et Les Scorpions du désert. 

Portraits du camp de Dire Daoua où Hugo Pratt et sa mère attendent leur rapatriement. Le désir d’être inutile. Souvenirs et réflexions, entretiens avec Dominique Petitfaux, éditions Robert Laffont

En 1942, Hugo Pratt assiste au retour triomphal de l’empereur Haïlé Sélassié à Addis-Abeba ; la communauté italienne, selon le traité anglo-éthiopien signé en janvier 1942, doit elle, quitter le pays. Le CICR participera au rapatriement par bateaux de près de 10 000 civils, dont Hugo Pratt et sa mère. Son père, lui, décède malade dans un camp de prisonniers de guerre.

Une histoire documentée dans un article du blog des services des Archives du CICR : Pratt, le CICR et l’Ethiopie.

Le CICR était déjà intervenu en Ethiopie, notamment lors de la guerre de conquête menée par les Italiens en 1935-36. Dans son livre le Troisième Combattant, Marcel Junod, figure pionnière du délégué, raconte sa mission dans le pays. Retrouvez son témoignage dans : Marcel Junod, humanitaire d’exception (1ère partie)