Connu à travers le monde pour son art urbain engagé, dénonçant dans l’espace public des injustices sociales, Banksy a à nouveau fait parler de lui ces derniers jours en dévoilant sur son compte Instagram une nouvelle œuvre, vibrant hommage aux personnels soignants.

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. . Game Changer

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Intitulée «Game changer» que l’on peut traduire par «changement de donne», «changement de décor», l’œuvre représente un enfant délaissant ses figurines de super-héros pour jouer avec une poupée d’infirmière affublée d’un masque et d’une cape de super-héroïne. Tout en noir et blanc, seul un élément de couleur se détache du tableau : une Croix-Rouge, symbole universel des soins médicaux.

«Merci pour tout ce que vous faites. J’espère que cela illuminera un peu l’endroit, même si c’est en noir et blanc», écrit Banksy dans une note adressée au personnel de l’hôpital de Southampton, pour accompagner le tableau.

Une inspiration venue de la Première Guerre mondiale ?

Carte intitulée « Reconnaissance éternelle, à celle qui fut si maternelle »

Si l’œuvre connaît déjà un retentissement important, « aimée » sur Instagram par plus de 2,5 millions d’internautes, le procédé n’est pourtant pas nouveau.

Durant la Première Guerre mondiale, l’infirmière Croix-Rouge était déjà positionnée comme une égérie patriotique. En France, on estime qu’à cette époque, entre 4 et 5 milliards de cartes postales ont été échangées, basées sur 80 000 modèles, toujours en noir et blanc avec une Croix-Rouge, dont beaucoup étaient consacrés à l’infirmière Croix-Rouge.

L’art à la rescousse de l’hôpital public ?

Une fois le confinement levé, cette œuvre de street art sera, dans un premier temps, exposée au public puis vendue aux enchères. Les fonds récoltés grâce à la vente seront reversés au système de santé britannique, lourdement impacté par la pandémie du Covid-19.

Que ce soit en temps de guerre, en temps de pandémie ou au quotidien, le rôle joué par les personnels soignants est considérable et indispensable. Il n’est cependant pas nécessaire d’être un héros pour être engagé. « Un héros, ça ne demande pas du personnel supplémentaire, ça demande pas d’aide* » alors que les besoins, en personnels, en structures médicales et en matériel, restent criants dans certains pays hautement touchés par le Covid-19.

*Baptiste Beaulieu, médecin généraliste français