Trêve des confineurs avec cette note. Trêve de quelques minutes. Juste un petit bol d’air ! Quoi de mieux que les cimes et l’ascension de la pointe Dunant, deuxième plus haut sommet de Suisse ? Et oui, depuis 6 ans, la pointe de l’Est (Ostspize) plantée sur le Mont Rose, porte le nom de ce cher Dunant (1828-1910).
La décision date de 2014, 150ème anniversaire de la première Convention de Genève (celle portant sur le sort du soldat blessé en campagne) oblige.
Dufour, deux mètres plus haut que Dunant !
On savait déjà le vieil Henry très en pointe pour son époque, le voici aujourd’hui perché, en plein Valais, à 4632 mètres d’altitude… Compliments… Et devinez qui il a pour voisin ? Sur la même crête ? A quelques cordées à peine, quelques mètres plus haut et lui étant le toit de la Suisse ? Le général Guillaume-Henri Dufour (1787-1875) premier président du CICR (1863) (et accessoirement ancien maître d’arme de Napoléon III). Dufourspitze, Dunantspitze, deux petits mètres séparent les deux maîtres avec pour commun dénominateur, le CICR.
La pointe Dufour (4634 mètres) s’appelle ainsi depuis le 28 janvier 1863. Le général aura connu cet honneur de son vivant. Mais, en scrutant la chronologie de cette année, on constate que l’hommage rendu ne salue pas ses penchants Croix-Rouge, car le 28 janvier, le CICR n’existe pas encore…
Il sera créé, soyons précis, trois semaines plus tard, le 17 février 1863 avec à sa tête le brave général. Dufour est en effet le héros national incarnant l’unité de la Confédération helvétique après avoir maté, 15 ans auparavant et sans sang versé (enfin, pas trop) la ligue du Sonderbund… C’était en 1847.
Bref, Dufour et Dunant couronnent le Mont Rose. Un militaire et un humanitaire rimant chacun avec CICR… Logique. Après tout, le jour où la Suisse cessa de fournir des mercenaires à l’Europe entière elle envoya à travers le monde des humanitaires… Les fameux délégués… Qu’attendent maintenant les suisses pour rebaptiser le Mont Rose, Mont CICR ? « J’ai gravi le CICR », ça aurait de la classe… Façon Sisyphe, évidemment
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