L’ami Mohammed Abdelmajid Ben Ahmed s’est vu décerner le « Prix Henry Dunant – Terrain » remis cette année par la Fondation dédiée au grand père de l’action et du droit international humanitaires modernes.
L’Humanitaire dans tous ses États, qui depuis 10 ans Dunantolâtre du mieux qu’il peut, est ravi de cette récompense décernée à Mohamed.
La cérémonie a eu lieu à l’Hôtel de ville de Genève, le 14 mars dernier, dans la salle de l’Alabama, le lieu mythique où fut signée la première Convention en 1864 sur sort des soldats blessés en campagne, ferment de ce qui deviendra plus tard le Droit international humanitaire.
Cornelio Sommaruga et Jean-Michel Monod, respectivement ancien président du CICR et ancien chef de la délégation régionale du CICR à Tunis étaient de la partie sans parler évidemment de Roger Durant, historien et ardent promoteur de l’œuvre de Dunant.
Fan de « l’homme en blanc », Mohamed l’a toujours été et ses 25 ans de carrière au CICR à Tunis semblent avoir toujours été guidés par les réalisations du philanthrope genevois.
Il est vrai que Dunant commença sa carrière au Maghreb, particulièrement en Algérie avec la « parenthèse heureuse » que fut l’hiver 1856-1857 qu’il passa en Tunisie, auprès du Bey.
Bravo Mohamed pour cette récompense méritée.
A revoir ce sujet pour le blog réalisé fin 2010 à Tunis sur Dunant et la Tunisie.
A revoir également cet entretien avec Roger Durant, membre de la Fondation Henry Dunant.
Henry Dunant est un grand bienfaiteur de l’humanité mais il faut tout dire sur lui si on ne veut pas nuire au travail du CICR. L’humanitarisme ne doit plus faire bon ménage avec le colonialisme.
Facts and Truth for Peace.
Jacques Pous, Henry Dunant. Colon affairiste en Algérie. Pionnier du sionisme. L’Harmattan, décembre 2020.
Préface de Jean Ziegler.
HUMANITARISME ET CULTURE COLONIALE.
Bonjour,
Henry Dunant, colon affairiste en Algérie et pionnier du sionisme nous parle non pas de « l’autre Dunant », de celui des « zones d’ombres », comme si l’on pouvait mettre de côté, comme négligeable, ce qui paraît inconciliable avec « «l’homme en blanc de Solférino », mais il nous décrit la vie tragique du seul Dunant qui a vraiment existé : le vrai Henry Dunant, loin de la fiction de la plupart des gardiens du Temple, un homme de son temps et des crimes coloniaux de son temps, qui s’est trouvé à Solférino parce qu’il pensait trouver auprès de Napoléon III ou de son entourage les concessions de terre et de chute d’eau dont il avait besoin pour faire prospérer ses affaires coloniales. Mystère de l’homme capable de s’impliquer totalement pour son frère humain tout en participant, avec la même inconscience que le second fondateur de la Croix-Rouge, Gustave Moynier, à l’exploitation de l’homme par l’homme.
Tous deux, Dunant sous l’égide de l’empereur des Français, Moynier sous celle du roi des Belges, ont joué avec la même persévérance la carte de la philanthropie et de la neutralité, le premier avec son projet de coloniser la Palestine, le second en participant à l’exploitation inhumaine de l’Etat indépendant du Congo.
Tutti Fratelli,
Jacques Pous.