Colloque international sur les mémoires de guerre organisé par les Laboratoires GRER/ICT (Université Paris Diderot, France), ACE (Rennes 2, France), LERMA (Aix Marseille, France) et le Collège Militaire Royal du Canada (Kingston, Canada).
Les guerres passées n’ont pas laissé la même empreinte dans la mémoire collective. Guerres de conquête ou guerres de libération, elles ont diversement marqué l’histoire de l’Empire britannique et des colonies. Les objectifs de la politique extérieure américaine sont guidés par une vision parfois qualifiée d’impérialiste qui a entraîné l’armée dans le bourbier vietnamien et, plus récemment, dans le Golfe. Gagnées ou perdues, source de fierté patriotique et de honte collective, les guerres sont l’objet de commémorations à travers une activité muséographique, cinématographique, littéraire, dont le discours idéologique se mêle à l’expression d’une expérience subjective.

Des guerres napoléoniennes qui ont émaillé le XVIIIe siècle aux guerres des Boers dans l’Afrique du sud ou à la Guerre de Sécession au XIXe, des «Troubles» en Irlande du Nord aux deux Guerres mondiales qui ont ponctué le XXe siècle, certaines guerres font l’objet de « devoirs de mémoire » alors que d’autres sont plus facilement oubliées. Les interventions militaires pendant la guerre des Malouines, de Bosnie et, plus récemment, en Afghanistan, en Irak ou en Libye, créent une nouvelle mémoire dont les images télévisuelles construisent le récit. A la suite de la commémoration de la Première Guerre mondiale, et alors que la question des rapports entre mémoire et histoire reste au cœur des préoccupations de l’historiographie, ce colloque abordera la représentation des guerres qui ont touché ou impliqué les divers pays anglophones du XVIIIe au XXIe siècle. 

La médiatisation, la spectacularisation, l’interprétation, la réécriture des faits et des événements pendant et après les guerres seront au cœur des réflexions, qui accueilleront des études diachroniques, synchroniques et comparatives. Ferveurs patriotiques, discours fédérateurs ou démobilisateurs, résistances, objections de conscience, blessures et traumatismes, exactions, propagande et contre-propagande, sont autant d’éléments qui contribuent à façonner l’édifice de la mémoire individuelle et collective et qui aident à revisiter des vérités qu’il importe d’interroger à la lumière d’éclairages nouveaux.

Un atelier sera spécifiquement consacré aux deux Guerres mondiales.

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