Plus de quarante ans de guerre, de conflits internes et de régimes de sanctions affectent au quotidien la population irakienne. A cette litanie s’ajoutent les conséquences environnementales du changement climatique. Les paysans sont les premiers touchés.

L’Irak, pays des deux fleuves, du Tigre et de l’Euphrate, est devenu l’un des cinq pays parmi les plus affectés aux profondes modifications du climat.

L’inéluctable et rapide avancée du désert

La désertification touche aujourd’hui 39% du territoire. Les périodes de températures très élevées sont de plus en plus fréquentes tout comme l’intensité des sécheresses et les tempêtes de sable. Conséquence de la raréfaction continue des pluie, et des rivières durablement à sec, la mort des sols, devenant incultes.

«Nous vivons ici depuis des générations. Ces zones étaient des marais pleins d’eau et les terres étaient fertiles. Nous avions l’habitude de cultiver toute l’année. Aujourd’hui, c’est un désert total», déplore Riyadh Al Ghazali, l’un des chefs tribaux du district d’Al Qadasiya.

La riziculture devient souvenir

Les populations de régions entières, autrefois connues pour la culture du riz et du blé, luttent désormais pour la survie. Al-Miskhab, dans le gouvernorat de Najaf, a toujours été célèbre pour son riz ambré, « l’un des meilleurs types de riz au monde. Il est incomparable avec son goût et son odeur uniques », se souvient Iyad Muhsen, l’un des agriculteurs d’Al-Mishkhab.

De tout temps, la production vivrière en Irak était basée sur une agriculture à petite échelle, autarcique. Mais ces dernières décennies, l’équilibre a été compromis par les conflits armés, le changement climatique et les pénuries d’eau.

« Les surfaces de riziculture à Najaf ont diminué de moitié en quelques années. Les cultures ne sont d’ailleurs plus celles du fameux riz ambré, trop gourmand en eau », explique Muhanad Saree, agriculteur.

Exode rural

Fatigue et désespoir prévalent chez la plupart des cultivateurs et éleveurs qui, lentement mais inéluctablement, perdent leur source de revenus. Condamnés à quitter leurs terres, ils vont grossir les faubourgs des villes en quête d’une source alternative de revenus. « Tout, pour nous, était issu de l’agriculture et de l’élevage. Les deux ont disparu. Nos enfants sont partis et le quartier regorge de maisons abandonnées », montre Bassem Karim, économiste.

Tenter d’apporter des solutions

Le CICR et le Croissant-Rouge irakien coopèrent pour tenter d’apporter des solutions, notamment en termes d’approvisionnement en eau. Réhabilitation de stations de pompage, de traitement des sanies, des réseaux de canalisations et des systèmes d’irrigation sont parmi les priorités. Une assistance économique, comme autant de coups de pouce, est apportée à des centaines d’agriculteurs pour les aider à maintenir un niveau de vie.

Des images et vidéos libres de droit illustrant la problématique du changement climatique en Irak sont disponibles ici