Abandonner un mode de vie ancestral pour survivre
Face à une pluie qui se laisse de plus en plus désirer, des températures en constante hausse et des voies de transhumance devenues dangereuses, les éleveurs sahéliens tentent de trouver des alternatives pour que leur bétail continue d’avoir un accès suffisant à l’eau et au fourrage.
Les éleveurs qui ont réussi à conserver leur mode de vie, partent en transhumance de plus en plus tôt et pour des périodes de plus en plus longues, à la recherche du pâturage restant. En plus de rechercher un pâturage qui se fait rare, ils doivent aussi éviter la présence de groupes armés qui rendent les routes de transhumance inexploitables.
« Avant […] les éleveurs allaient où ils voulaient. C’était rare de voir les animaux mourir de faim. » explique Boubakar Moukaila, éleveur à Tillabéry au Niger
D’autres éleveurs n’ont eu pas d’autre choix que de se sédentariser. Malgré l’abandon d’un mode de vie ancestral, les problèmes liés à la transhumance ont laissé place à d’autres problèmes. Ils doivent désormais faire cohabiter les bêtes malades et les bêtes en bonne santé. Cette promiscuité est un terrain de propagation idéal pour les maladies comme la PPR (peste ovine) ou la clavelée.
En parallèle, faute d’un accès raisonnable aux ressources, les tensions entre agriculteurs et éleveurs grandissent, laissant apparaitre parfois des conflits intercommautaires.
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Traiter le problème à la source : la santé du bétail
« Rien n’est pire pour un berger que de perdre toutes ses bêtes et de survivre grâce aux aides. Rien ! » raconte Maina Bodo, éleveur, dont la moitié du troupeau a été volé et l’autre moitié, morte de diverses maladies.
Tous les problèmes énumérés ci-dessus sont la conséquence de la mort prématurée du bétail, souvent unique moyen de subsistance des éleveurs. En conséquence, le CICR a décidé depuis plusieurs années de lancer de vastes campagnes de vaccination, dans tout le Sahel.
Cette année, pas moins de neuf millions d’animaux seront vaccinés pour résister à diverses maladies. Cette vaccination bénéficiera à près d’un million et demi de personnes, déjà affaiblies par les violences armées et le conflit dans le bassin du Lac Tchad et du Liptako Gourma.
« Dans des situations de conflits, de crise, où le service de santé [vétérinaire] est déficitaire, le CICR apporte sa contribution en vaccinant le cheptel des éleveurs les plus vulnérables. », explique Alioune Soumano, vétérinaire pour le CICR.
Nous ne cesseront d’encourager les actions humanitaires que fait le Comité International de la Croix-Rouge.