Gaza et Ukraine continuent de faire les gros titres de la presse internationale, reléguant loin derrière des situations de conflits armés aux lourdes conséquences humanitaires ailleurs sur la planète. Le Sahel et particulièrement le Mali en est l’un des exemples.

La situation humanitaire au Mali demeure préoccupante et volatile. L’intensification du conflit dans plusieurs régions affecte des populations de plus en plus vulnérables. Ces derniers mois, le CICR a assisté à d’importants déplacements de populations dans le nord du pays. A ceux-ci se sont ajoutées les difficultés d’approvisionnement de certaines villes et localités.

Combinaison mortifère

En outre, aux pénuries et à la flambée des prix s’ajoutent les conséquences du changement climatique. Cette combinaison mortifère impacte gravement les populations dont la survie ne repose que sur la capacité de commercer ou le maintien d’activités agropastorales.

Soutien aux autorités

Le CICR est actif au Mali depuis 1965 et y assure une présence permanente depuis plus de trente ans. Il travaille en étroite coopération avec toutes les autorités du pays, qu’elles soient nationales, régionales et locales tout en faisant valoir son rôle d’intermédiaire neutre ainsi que la reconnaissance de ses principes d’action telles l’impartialité et l’indépendance.

En 2024, avec la Croix-Rouge malienne et les autorités publiques et communautaires, le CICR poursuivra son soutien aux populations les plus vulnérables.

Bilan des opérations du CICR au Mali en 2023

En matière de sécurité alimentaire :

Dans la région de Tombouctou, la situation humanitaire s’est aggravée en raison de l’intensification des combats. La commune de Ber a subi un grand nombre de déplacements de populations fuyant les violences. Sur place, CICR, Croix-Rouge du Mali et autorités ont distribué vivres et biens essentiels.

64 500 personnes ont bénéficié d’une assistance alimentaire.

À Matalmen, dans la région de Kidal, le soutien aux activités de maraîchage, affectées tant par le conflit que par le changement climatique, a été privilégié.

11 950 ménages vulnérables ont reçu semences, outils, équipements et engrais
pour la production agricole.

En matière de soins de santé :

Débris de guerre ou engins explosifs improvisés demeurent un fléau qui pour les populations. Conséquence : nombre de civils, quand ils ne sont pas tués par l’explosion, se retrouvent gravement handicapés. Amputations, suivi orthopédique, et leurs conséquences sociales, économiques et psychologiques font le quotidien des survivants. Quand ils ne tuent pas sans distinction, les engins explosifs improvisés blessent.

1550 patients ont été appareillés dans cinq centres orthopédiques,
dont 833 entièrement pris en charge par le CICR.

En parallèle,

65 312 patients dont 40 420 blessés, urgences et autres cas vulnérables ont été entièrement pris en charge dans les trois hôpitaux soutenus par le CICR à Gao, Mopti et Kidal.

S’agissant des activités du CICR en détention :

Le CICR a pu avoir accès à des dizaines de milliers de détenus en relation avec le conflit armé ou d’autres situations de violence pour s’assurer de leur traitement.

6316 détenus ont été visités et assistés en produits d’hygiène et d’entretien.

En matière d’accès à l’eau et à l’habitat :

Le Mali compte plusieurs centaines de sites de déplacés. Autour de Ménaka, par exemple, des centaines y ont trouvé refuge, manquant de tout. La ressource qui manque le plus demeure l’eau. Le CICR poursuit ses efforts pour réduire les distances entre les déplacés et leurs points d’approvisionnement en eau.

68 ouvrages d’accès à l’eau ont été réalisés en 2023
couvrant les besoins de 201 800 personnes à travers le pays.