En Bolivie, depuis plus de dix ans, le CICR coopère avec le système pénitentiaire. Objectif : améliorer les conditions de détention et le traitement des prisonniers, notamment les plus vulnérables.

Dans ce pays enclavé d’Amérique du Sud, le taux d’occupation des prisons est de 371% selon les chiffres fournis par les autorités en septembre 2023. Imaginons que la capacité normale d’une cellule soit de 4 personnes, cela signifie qu’ils sont 10 de trop, soit 14 personnes par cellule.

Sur l’ensemble des prisonniers, 62% sont par ailleurs toujours en attente d’un jugement.

Entretien entre une déléguée du CICR avec un prisonnier. Jesús Moya Choy/CICR

A l’écoute des personnes privées de liberté

Comme partout dans le monde, les délégués détention du CICR visitent les 46 centres de corrections que compte le pays. Ils s’entretiennent en tête à tête avec les détenus pour s’enquérir de leur état de santé et pour s’assurer qu’ils sont traités avec humanité.

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L’une des principales préoccupations du CICR reste l’amélioration des infrastructures d’approvisionnement en eau, d’assainissement et la capacité d’accueil des prisonniers. Une attention particulière est accordée aux plus vulnérables (personnes ayant des handicaps physiques ou mentaux, entre autres). Le CICR veille également à ce qu’ils puissent avoir accès à diverses activités pour leur permettre une meilleure réadaptation et une meilleure réinsertion sociale à l’avenir.

Traduction en français « On dit qu’on ne connaît pas un pays tant qu’on n’a pas été dans ses prisons. Une nation ne doit pas être jugée sur la façon dont elle traite ses citoyens les plus éminents, mais sur la façon dont elle traite ses citoyens les plus défavorisés. » Jesús Moya Choy/CICR

En dialogue constant avec le Département de la gestion des prisons et du traitement des prisons (DGPTP)

Dans une approche d’amélioration globale, le CICR entretient également un dialogue continu avec les autorités pertinentes. Un soutien et des recommandations sont proposés pour améliorer par exemple les protocoles de soin, la prise en charge psychologique et la gestion des risques d’incendie.

De nombreux travaux d’amélioration des infrastructures pénitentiaires ont été réalisés en coordination étroite entre le CICR, le DGPTP et les prisonniers eux-mêmes. Ces derniers ont joué un rôle central dans l’élaboration et la mise en œuvre de ces initiatives.