Selon la Banque Mondiale, un Afghan sur deux vit aujourd’hui dans la pauvreté. Quinze millions de personnes font face à l’insécurité alimentaire. Dans ce contexte, le CICR développe des programmes afin de limiter les effets de la faim.
Gulan Hazrat, 43 ans, ouvrier journalier à Kaboul loue sa force travail pour moins de 150 afghanis par jour (soit moins de 2 euros). Dans ces conditions, comment nourrir sa famille de sept personnes ? Selon le Programme alimentaire mondial, le coût moyen du panier alimentaire mensuel en Afghanistan est de 86 euros.
Sayed Ali Khan, 61 ans, est cordonnier. Il gagne l’équivalent d’un peu moins de 1,5 euro par jour, assis face à son établi toute la journée, qu’il fasse chaud ou froid. Lui aussi ne parvient à nourrir sa famille.
Pauvreté, guerre, catastrophes
Gulan et Sayed reflètent la crise économique catastrophique que subit depuis des années l’Afghanistan. Crise majorée par des années de guerre, de catastrophes naturelles et de sanctions telles que la suspension de l’aide financière de donateurs internationaux ou de restrictions imposées aux banques.
Les enfants condamnés au travail
Malgré une diminution importante des combats depuis août 2021, l’économie a connu une contraction de 25%, obligeant nombre de familles à, selon Save the Children, mettre au travail leurs enfants.
Le CICR et la sécurité économique
« Le CICR se concentre sur des programmes de sécurité économique afin de restaurer des moyens de subsistances durables », affirme Ursula Kayali, coordinatrice sécurité économique du CICR en Afghanistan. « L’approche est proactive pour soutenir les communautés agricoles. Par exemple, mettre en œuvre des projets de construction « argent contre travail » pour restaurer des moyens de subsistance tout en protégeant leurs terres de l’érosion et en maintenant un système d’irrigation durable ».
« Argent contre travail »
Au cours du premier semestre 2023, le CICR a ainsi pu aider 933 familles (7 455 personnes) à gagner un revenu grâce à des projets « argent contre travail » dans les quartiers de Gulistan, Nader Shakor, Hesarak et Nawzad des provinces de Farah, Khost, Panjshir et Helmand. « En outre, nous avons soutenu 2 800 familles d’agriculteurs grâce à une aide en espèces pour les intrants agricoles et une formation aux méthodes agricoles efficaces en 2023 » pousuit Ursula Kayali.
Améliorer les capacités agricoles
Le CICR investit aussi dans la réfection des systèmes d’adduction d’eau. De la construction d’un barrage à la réparation de canaux d’irrigation dans les provinces de Kandahar, Herat, Baghlan et Balkh, le CICR a pu créer des opportunités d’emplois supplémentaires au bénéfice de 3 000 personnes. Les efforts déployés par le CICR pour protéger les vies et restaurer les moyens de subsistance ont fait une différence pour les habitants des villages de Moqbal et de Zani Khail, dans la province orientale de Khost. Le projet a fourni une source de revenus à court terme aux habitants et les terres irriguées deviendront une source de revenus pérenne.
Des résultats prometteurs
« Ces projets bénéficient à 12 000 personnes dans nos villages« , se félicite Abdul Rahman, leader communautaire, avant de poursuivre :
« Au cours des deux dernières décennies, aucun travail de développement n’a été réalisé ici. Nos terres seront désormais irriguées, augmentant ainsi les rendements et donc les revenus. Nous espérons que d’autres projets de ce type pourront voir le jour ».
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